Citoyens chocs ou le contrôle de tout par tous
La soif de
vivre.
L’homme… Moderne, vous avez dit moderne ?
Serions-nous si modernes que nous
acceptons, tous, tous autant que nous sommes et jour après jour, de nous mettre
en fiches nous-mêmes à l’instar des valets du grand roi Louis XIV au palais de
Versailles ?
Avec nos téléphones, nos cartes, nos
passes (Navigo, de stationnements, santé…),
nos ordinateurs, nos cartes de « fidélité »
chez les commerçants, les enseignes, nous devenons les prêteurs sans fonds,
plutôt à crédit, d’un nombre croissant de boutiques où sévissent les services
de marketing que sont les renseignements privés qui nous filtrent, sondent,
suivent à la trace dans notre quotidien. Et nous sommes contents. Béats.
Idiots.
Nous restons élégants en toute
situation, heureux de vivre ainsi, la nuque courbée, quand l’évolution de l’humanité
a été le redressement de l’humanoïde… les générations suivantes ramperont-elles
à nouveau ?
En l’espèce, il est avéré que la
modernité nous transforme en esclave patenté, en piégé permanent par nos
propres gadgets et fétiches modernes. Vous voyagez, personne ne se passe plus de
son petit smartphone pour informer papa, maman, la bonne et sa chérie de l’endroit
où il est, de ce qu’il fait (rien !),
de ce qu’il pense (postillonne) sur cui-cui, le grand réseau avec facebook d’exhibition de soi devant le
monde entier qui s’en fout royalement. Mais bon, ça donne l’impression d’exister
vraiment, d’avoir une vie et une pensée à soi.
Heureux
bipèdes modernes !
L’insignifiance, décidément, a
atteint un tel mode d’expression que la lobotomisation qui effrayait les poètes
des années 1950-1970 est rendue caduque pour que des bipèdes contrôlent
socialement des bipèdes par la seule volonté enthousiaste d’avoir dans sa poche
et à l’oreille son mobile.
Jouir des prérogatives des libertés
individuelles seules aboutit à ce que Rousseau prévoyait : le retour à la
sauvagerie consentie à défaut de reconnaître aussi le salut public.
LSR
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