La France des affaires et le grand golem du monde, par Patrice

Comme une impression de fissure.

Les médias annoncent le même jour le chantage que les sociétés d'autoroute font à l'Etat français et la prise en main totale, semble-t-il, de Sony, société mondiale entre autres producteur de cinéma (!).

Deux choses qui n'ont rien d'autre à voir ensemble que le délitement des pouvoirs, le non-respect des convenances et la vie d'extra-terrestres des puissants qui, semble-t-il, sont de moins en moins capables de nous assurer une vie décente. C'est bien d'une fissure dont il s'agit dans l'organisation du monde. Bientôt, elle sera sensible dans son vécu.

Que des sociétés de BTP (ou autres) puissent faire "la nique" à un Etat est en soi ahurissant. Bien sûr, celles-ci ont été aidées par une partie du milieu politique, lui-même noyauté par des lobbies très avenants quand il s'agit de leurs intérêts, qu'ils partagent avec leurs interlocuteurs privilégiés. Ainsi, un pays se dote d'équipements et d'aménagements de son territoire avec les impôts et taxes soutirés à ses concitoyens et des politiques vendent le "bébé" à des entreprises privées pour des raisons de commodités d'exploitation. Un peu comme pour la SNCF et EDF : on conserve les tuyaux et vous organisez le trafic. Moyennant quoi les acquéreurs gagnent plus d'argent à faire fonctionner les installations que l'Etat à en assurer l'entretien, qu'il doit bientôt refiler à d'autres, au point de se retrouver dépourvu des "bijoux de famille" qui appartiennent pourtant à tous… Le tout enroulé dans une complexité sans intérêt pour le citoyen lambda. Ne reste plus aux Français qu'à payer pour utiliser les systèmes qui leur appartiennent et pour que ceux-ci perdurent. C'est à la fois reconnaître que l'on est incapable de mener à son terme la modernité du pays et d'instaurer un système de péréquation équitable. Soit un gâchis national. Belle performance d'incompétence ! Il paraît que gouverner, c'est prévoir…

Pour ce qui est de la mainmise désormais évidente et possible, car révélée chaque jour un peu plus, de la porosité du monde informatique, on s'aperçoit que même de simples particuliers peuvent terroriser le monde par simple pression et menaces informatiques. On s'en doutait depuis Orwell, aujourd'hui on est dedans ! Il est plus simple d'accuser un pays, qui par ailleurs fait partie des dangereux en exercice et qui est catalogué comme potentiellement terroriste, alors qu'il n'est pas prouvé qu'il soit même impliqué. Cela relativise quand même mieux le problème, sauf à ce que la Corée du Nord ne devienne un nouveau Daech, que s'il s'agissait de simples particuliers, ce qui créerait une angoisse généralisée car proximale. S'il fallait que des pays s'abaissent à s'occuper des turpitudes créato-commerciales d'Hollywood, qu'en serait-il de tout ce qui a déjà été fait en la matière concernant le monde ? Les James Bond seraient-ils des brûlots réactionnaires pour certains ?

On "découvre" (si on veut) la vulnérabilité des systèmes tentaculaires informatiques qui génèrent les propres défauts de leurs qualités. Qu'ils soient pénétrés par X ou par Y importe peu au final. Ce qui compte c'est le déballage mondial des données personnelles des entreprises et des peuples qui n'y sont pour rien. Le Golem est de retour.

La preuve est administrée que l'on peut déclencher des crises de paranoïa aigües à l'échelle planétaire juste en menaçant de révéler des vérités jusque là cachées pour la plus grande tranquillité de tous.

La fragilité de ce monde n'est pas un vain mot.

Patrice C.