Du FN dans toute la presse : un tirant d'encre qui sert les deux, par Patrice


Le FN : un biberon pour la presse.

Il n'est pas d'organe de presse digne de ce nom, aujourd'hui, qui n'est un titre de une sur le Front national. Il faut d'une part prendre l'info là où elle se trouve et aussi continuer à se positionner comme "n'en étant pas" et mieux encore être contre et l’afficher.

Il est très pratique d'avoir toujours une poire pour la soif lorsqu'on est rédacteur en chef. Les périodes de vache maigre en terme d'info ne sont pas rares. Les fins d'année permettent de combler le vide d'actu avec les marronniers usés jusqu'à la trame mais qu'on n'a aucun complexe à exhiber une fois encore.

C'est qu'à défaut de ressasser les vieilleries, on a dans le frigo quelque chose qui peut toujours servir. Il suffit d'aller renifler du côté du FN pour trouver ou de ressortir des choses non abouties et qui feront encore illusion sans pour autant les achever. On n'est plus à cela près !

Il est quand même consternant de voir avec quelle régularité la pauvreté de l'information peut être soumise aux lecteurs sans pour cela être utile et innovante. On appelle cela faire les fonds de tiroirs.

Depuis deux mois, certains organes dits d'information nous abreuvent de l'argent russe du FN, sans répit. C'est devenu une constante, un invariable. Bien sûr, il n'y a pas que cette non information récurrente. Il y a aussi la "victime de crime policier" dans le Tarn. Sujet tout aussi vaste, d'ailleurs sans fin, quitte même à aller rechercher un pseudo précédent en 1977 (!) à Creys-Malville. Et pourquoi pas au Moyen âge ? L'abbé Cochon a-t-il eu raison de brûler Jeanne d'Arc ? La Police de l'époque a-t-elle commis un crime ? Où sont les coupables ?

Réveiller le souvenir, c'est devenu recouper et vérifier l'information, donc la rendre forcément crédible. En cherchant, ne serait-ce qu'un peu, on trouve facilement d'autres infos du même type, toujours à portée de la main. Il faut les économiser pour les jours de disette rédactionnelle. D'autant que de toutes ces non informations nouvelles, on ne tire rien de plus que lors de leur apparition. C'est superficiel, cosmétique, mais ça ne remplace en rien le nouveau joker promu info nouvelle, enrichissante et constructive. En fait, du vide on fait repas.

Finalement, les gazettes, papier ou web, gardent sous le coude des sources d'info toutes faites et prêtes à servir. On n'apprend rien ou alors, on en a tellement marre de lire les mêmes titres qu'on ne lit plus les papiers qui vont avec et qui nous servent du resucé ad aeternam.

Quelle info transcendante, captivante et essentielle peut encore sortir du fait qu'une banque ait prêté de l'argent à un parti d'extrême droite français, fut-elle russe ? La géopolitique mondiale risque-t-elle d'en être bouleversée ? Les Russes ne sont plus des cosaques bolchéviques le couteau entre les dents et leurs gesticulations politiques valent bien les nôtres. Où est le malaise ?

Sauf à vouloir transformer le monde en un asile de paranoïaques aigües, qu'en aurait-il été si cela avait été une banque brésilienne ?

On peut considérer que le manque de bipolarité si pratique au "qui n'est pas avec moi est contre moi" affole les pensées de certains et les mette en déshérence politique. A ceux-là, on répondra qu'il existe des traitements et des sites internet pour les accueillir, eux et leur folie guerrière.

Mais qu'on nous foute la paix ! Changez de métier !

De journalistes, faites donc camelots !

Patrice C.

 

 

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