Gloire aux souverains
Les
tourments du pouvoir : place au souverain !
La vie politique française se
confond souvent avec une aventure personnelle égoïste qui défie le temps et
l’époque pour un individu qui entend construire sa vie dans le panache de l’histoire…
un pari pascalien privé, un pari privatisé par les institutions.
Qu’il est loin le temps où Charles de
Gaulle se dévouait à la mère France !
Qu’il est loin le temps des jeunes ébouriffés de la Résistance qui se battaient
pour l’idéal de liberté, d’indépendance nationale en vue de l’après-guerre !
Eux et les autres avaient du
panache.
Les Rastignac d’aujourd’hui, ceux
qui choisissent « le job »
(ita est politique) sont aussi vieux
que la soif avide de pouvoir(s), des offices, officines, cabinets et
rétributions qui en découlent de par le goût de la politicienne politique – cette
pratique usurpée de la politique du et pour le bien commun.
De Gaulle, pour revenir à lui, n’appréciait
que les êtres doués de la seule ambition pour le service public désintéressé. A
peine enterré, ses épigones ont dénaturé l’engagement de leur ancien maître.
Quant à ceux qui s’en réclament aujourd’hui, présents dans de vagues mouvements
populaires unis, ils embrassent caricature et embarras avec l’héritage qui leur
est, par essence, hostile. C’est que le legs gaullien s’est dissipé dans une
haute opinion de ce que souveraineté eut pu signifier… mais sans eux. A lire un
tout petit peu, il se trouve que nous sommes parfois habités par une phrase ou
assertion cultivant encore cet idéaltype de la fabrication de la raison.
[L’homme
sauvé de la politicaillerie par la souveraineté]
La souveraineté, certes notion
politique maintes fois disséquée et/ou honnie, reste avant tout un état de l’esprit
de l’être. Dans la pire des conditions comme dans la meilleure disposition d’existence,
le souverain est l’être digne qui assume affronter avec vigueur et force les
tourments décoratifs des pouvoirs. De ceux-ci, il ne s’en effraie pas, il ne s’en
méfie pas : il les renifle et se borne à les contourner plutôt que perdre
son énergie à vouloir les transformer ou les botter dans la soute à bagages des
choses instituées le bouter en dehors de la vie.
La
souveraineté est un état de l’esprit parce qu’il se
paie d’humour devant les importants et les précieuses. Il ne feint pas de
paroles, préfère plus souvent le silence et la solitude que la béatitude de la
fréquentation du cancer social, et joue d’humour la pièce d’un euro qu’on lui lance
pour peaufiner un choix. Son choix – le seul !
- est antérieur à son âge d’homme : il
n’entend point faire carrière, n’entend pas moins rester debout, en toutes les
circonstances où l’adversité veut le chahuter.
L’aventure politique n’appartient
pas à la conscience de l’être souverain. Au contraire, le souverain porte haut
la politique - tellement haut - qu’il
ne lui vient jamais à l’esprit de se frotter aux messes basses, aux sentimentalités
de foi partidaire, aux ritournelles des programmes politiques, leurs lettres de
mission, ces congrès et cénacles stériles pour la pensée, ces piètres éléments
de langage et toute cette colle d’affichages infantiles de ce qui ressemble
davantage à la secte religieuse qu’un lieu d’intelligence délibérative et de
cohabitation des idées placées dans le grand-œuvre collectif.
Le souverain est tout autant du
peuple, des clergés, des aristocraties monarchiques et républicaines : il
respire fort en silence et n’attend rien du monstre froid étatique. Le
souverain, en maître de soi avec ses faiblesses et sa vitalité, ne perd jamais
la vie et rigole des aventuriers politiques. En fait, le souverain gagne son salut souverain au sourire de l’œil.
LSR
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