Le premier ministre à l'eau, quoi !


Des coups de canif dans l’eauValls dans le poste.

Il y a des urgences impénétrables. Alors Manu, premier des ministres de François Hollande, ne parle pas pour les Français mais cherche à rassembler son camp, son « peuple de gauche » - absurde expression qui voudrait finaliser un clivage génétique gauche-droite. Cela donne l’occasion d’une grand-messe informe devant le si joli journaliste dominical que nous n’avons pas eu besoin d’entendre, puisque nous savons que tout est su, décortiqué, sa couleur de chemise et la moindre phrase dans la presse du lendemain.

Ces exercices de communication sont dans l’impasse. Aujourd’hui, il faut du croustillant, du vrai, du dur en amont pour que les téléspectateurs suivent avec une montée d’adrénaline les interventions du personnel politique. Une liaison pour l’un, une perquisition dans ses bureaux pour l’autre. Avec caméras sur le scooter, à l’affût d’une sortie de restaurant, micros tendus jusqu’aux lavabos : l’entertainment perpétuel de l’info en boucle 24h/24… comme les pressings.

Le handicap des politiques, de plus en plus évident, est leur caractère farouchement « incendiaire », comme le soulignera aujourd’hui même la présentation du rapport sur l’état de la France par Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique & social.

Même les élus dits de terrain que sont les élus de proximité (conseillers généraux, maires, conseillers municipaux…) sont devenus les sujets d’un rejet qui rejaillit forcément sur l’ensemble de la conduite politique du pays. Car ils ne représentent que leur classe, leur clan, leurs vagues clivages de surface, leur bande, leurs amicales d’anciens de l’école truc, leurs prérogatives cachées. Et puis les politiques, parce qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur élection, à l’instar des petits seigneurs féodaux d’antan qui n’aspiraient pas au bien et salut public du royaume, ont définitivement la légitimité en berne.

Ils peuvent venir ainsi chatouiller le public par lucarne interposée, les personnels politiques ne sont plus que des costards et tailleurs vides, des grenades dégoupillées à chaque fois qu’ils tentent de délimiter un pré carré devant tous. En clair, la dynamique de la sécession est enclenchée aussi clairement que la venue d’autorités fortes, ces personnalités qui feront de la surenchère pour pas cher et qui ont le vent dans les voiles en faisant de la vapeur sur les peurs et la volonté de puissance.

Sous le soleil des confortables assemblées, Satan prend ses aises. Bernanos n’aurait pas conclu autrement notre période présente.

LSR

 

 

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