Syndicalistes : les nouveaux bourgeois encanaillés dans la soie


par ici la bonne soupe de Lepaon et consorts du syndicalisme français.

Le mardi 5 août, Le Serpent rougeoyant pas timide pour un Reich-euro abordait une série estivale réalisée en quelques épisodes intitulée « Une’ série de l’été : les beaufs (épisode préliminaire) ». Elle connut son succès d’estime entre deux ébouriffements des serviettes de bain mouillées, tachées d’ambre solaire. Elle recueillit bien davantage que ses centaines de lecteurs réguliers. En plus, notre série a pu s’agrémenter de photographies de friches et tags prises dans d’anciens locaux industriels abandonnés… à l’image de l’industrie nationale, du fondement idéologique du syndicalisme lui-même…

Lecteurs, vous pouvez retrouver ici son billet liminaire : http://atelierserpentrouge.blogspot.fr/2014/08/une-serie-delete-les-beaufs.html

Le beauf, affirmions-nous, n’a rien de détestable. Au contraire, il a ce culot de nous émerveiller par ses saillies et positions sociales à l’oral. On le retrouve dans toutes les sphères de la bourgeoisie - petite, moyenne et ridiculement faible. A un moment du développement, nous l’évoquions en passant dans l’organisation syndicale française. A l’heure d’une actualité syndicale féconde qui a fait sortir de l’ombre le secrétaire général de le CGT qu’il n’aurait jamais dû quitter pour conserver discrètement ses petits arrangements avec les caisses du trésor de guerre de ladite CGT, il est bon de vous remettre le passage adéquat. D’autant que nous évoquions, en guise d’exemples, deux-trois anciens responsables du paysage syndical français qui ne font qu’illustrer une réalité que nous retrouvons, chacun dans son échelle, par les bons placements des petits et grands managers syndicaux, du syndicat d’entreprise, du délégué central en passant par la fédération, l’union départementale et autres légions. A l’heure – encore ! – de la désormais célébrité de Thierry Lepaon qui stimule la ridiculisation généralisée du syndicalisme de cantinière nationale, qui parvient à gagner du temps pour conserver son poste à l’arrache de promesses et concessions, nous nous devons de déplier à nouveau notre carton sur le trottoir de l’hiver social du pays.

Lisons :

Thierry Lepaon est, paraît-il, secrétaire général de la CGT, mais le sait-il lui-même ? Comme tous ses admirateurs en interne, ses fans - entendez bien qu’au sein de la vieille CGT, les administratifs, secrétaires, conseillers divers et militants payés qu’on appelle les « permanents » -, et durant le seul mandat très-très rémunérateur, Lepaon sera adulé un peu comme Dieu-le-Père mais finira oublié mais rassasié. C’est que le train de vie de tout secrétaire général de la Bourse nationale du travail, sauf le très honnête Henri Krasucki qui ne s’en est pas mis de côté – il a refusé d’y conserver un bureau, s’en est allé à ses amours pour le livre et l’opéra -, explose discrètement. Las, ce n’est rien en comparaison de l’excellente Nicole Notat de la CFDT qui sut, en experte de l’auto-valorisation, capitaliser ses appuis et réseaux souterrains (mieux, bien plus efficace que Jean Kaspar, vite oublié mais passé après la CFDT à des missions diplomatiques aux USA puis à des postes gratifiants en France et à l’étranger) et diligenter la communication et les petites privatisations du système ferré français, entre autres réjouissances modernistes et « progressistes ». C’est que le syndicaliste, d’où qu’ils viennent, a l’humeur vantarde de s’autoproclamer forcément progressiste et moderne dans toutes ses actions, ses modes de vie compris.

Cette longue note, tout futile qu’elle paraisse, donne l’exemple du pouvoir inconscient du beauf. Sans lui, regroupé dans les permanents, secrétaires et bureaucrates des organisations syndicales et associatives, la gratification suprême des chefs suprêmes des syndicats cadavériques n’existerait pas. Tout se tient, tous se tiennent entre les parties et partis pris. L’Etat régalien a besoin d’une police sociale. Cette sous-flicaille n’a plus besoin de représenter l’ensemble des travailleurs puisqu’il s’agit d’une fiction rhétorique et juridique pour ce qu’il y a de meilleur en l’homme : la concupiscence en partage, autrement dénommée « dialogue social » dans les catéchèses libérales-démocrates, ou plus prosaïquement fraternité (d’aucuns préféreront solidarité… pourquoi pas, je ne suis pas bégueule et tout me convient pourvu qu’il porte du signifiant).
[5 août 2014]

LSR

 

 

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