Drame de l'hôpital, par Patrice C.


Moins que des bêtes

Derrière l'infernale hypocrisie d'une loi bâclée et à laquelle on n'a pas encore eu le courage de trouver une remplaçante plus efficace, on condamne, en France, des gens à mourir de faim et de soif !

L'humeur, surtout la mienne, n'est pas à la galéjade. C'est en effet le procédé utilisée en hôpital pour "faire partir" dignement (sic) — le sentimentalisme habille les propos — les malades ou blessés graves atteints de façon irréversible et qui n'ont plus de vie que l'apparence, voire le nom, mais qui vivent. Il s'agit bien d'euthanasie "passive", encore une coquetterie de langage, que de profiter de la situation extrême (en est-on sûr ?) pour appliquer une décision que l'on n'appliquerait pas à un chien : ne plus alimenter ni hydrater, c'est-à-dire faire mourir de faim et de soif alors que le patient ne peut plus manifester son propre choix, et à quel prix ! Qui pourrait raconter ce que c’est que de mourir de faim et de soif ?

Il faut imaginer et avoir vu (et avoir failli être) dans la situation d'un patient en réanimation qui n'est plus que l'ombre de lui-même pour imaginer ce que cela représente. Les "plantes vertes", d'ailleurs plus vertes du tout… qui, comme des poupées inertes sont totalement soumises aux bonnes attentions du personnel hospitalier qui n'en manque pas, pour réaliser ce que vie, même végétative, veut dire. A raison, de quelques 15.000 euros par jour dans ces services hautement techniques, on laisse "partir" doucement les gens qui sont au bout de leur vie, en espérant secrètement qu'ils "partiront" le plus vite possible pour tout le monde. Ignore-t-on ce que cela représente ? Des parents accablés souhaiteront que cela dure car c'est encore, quand même, vivre… On ne se détache pas facilement des liens du sang.

C'est objectivement qu'il faut aborder la question, de façon réaliste. Il arrive un moment où il est souhaitable de faire son deuil, quelquefois encore du vivant du patient, et mettre fin à un cycle peut-être sans fin (voir Ariel Sharon). D'aucuns iront jusqu'au bout de leur patience, de leurs souffrances et quelquefois souhaiteront "partir" avant lui ou elle, par souci de justice, d'équité… Cela regarde chacun et ses convictions ou sa philosophie ou sa force de caractère. Mais n'en faisons pas une généralité. Il arrive un moment où il faut savoir "passer" dignement.

Aujourd'hui, on ne choisit pas de légiférer, pas par timidité mais à cause de l'effet produit et des bulletins de vote. Alors, un peu de courage et ne créons pas de querelles inutiles entre la médecine et ses gardiens du temple et la Justice au pas lent. Informons et gardons aux malades à leur dernière extrémité le droit de continuer à vivre, si peu que ce soit, ou alors soyons dignes et responsables et prenons l'initiative de dire oui à l'euthanasie active, celle justement que l'on administre aux chiens que l'on a aimé aussi.

Patrice C.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce qu'est le syndicalisme libre & indépendant du macronisme-patronat

Aristote à Chartres (statuaire)

Malheur à toi permanent syndical de peu ! (tu ne sers qu'aux fiches policières)