"Le Monde", par ici la bonne soupe zen...
La
« zénitude » pour le
lecteur de lemonde.fr
Ah,
crénom mon Coco, l’ex-premier quotidien
de France, comme on le radotait à tout bout de champ dans les lycées quand
je préparais le bac, à l’instar de tous les canards, dispose d’un site dédié
proposant la prose de la finesse de ses analyses. Quand vous désirez savoir ce
qui s’y écrit, vous cliquez. Surprise ! Un message de windows vous indique que « lemonde.fr souhaite vous situer physiquement ».
Moi, je clique non. Evidemment. D’autres quotidiens, comme lefigaro.fr, la-croix.com,
par exemple, ne pratiquent pas cette recherche révélée. Pour Le Parisien, j’ai renoncé de le
consulter. Sa page n’est pas supportée par mes moyens de lecture. Quant à Libé, les jeux de mots bobos et autres
analyses vasouillardes, je m’en passe très volontiers depuis des mois. Les
stations de radio, elles, telles Europe 1,
RTL et France-Inter non plus ne recherchent pas à situer « physiquement » son écouteur-internaute.
Etrange !
Le Monde veut des
lecteurs payants. Bon, d’accord… c’est
normal, tout travail mérite salaire. Sur le site, aussi ? Ah bon, pas d’accord, je préfère le papier
quand ça me chante et quand j’ai de la monnaie… c’est rare. Et puis quand j’en
possède, je préfère de loin m’acheter un bouquin d’occasion. Pourtant
avant, j’aimais lire les pages livres du vendredi… mais ça, c’était avant.
Déjà l’inénarrable Josiane Savignaud m’agaçait souvent, mais quand « Le Monde des livres » a servi
systématiquement le potage aux grands éditeurs, je m'en suis définitivement sevré sans
aucun manque. Ca a pourtant été pire qu’arrêter de fumer au début, je vous le
jure sur la bouffée de mon premier clope.
Donc,
allons-y, lecteurs. C’est parti, zou !
Faisons un petit tour, tout petit tour sur le sommaire répété plusieurs fois du
Monde. C’est qu’il faut pouvoir lire
sa page sélectionnée sur tablette, ordinateur, smartphone, dans le train, le
métro, le bus, en marchant dans la rue, en attendant son petit ami dans un bistroquet
et même à la coule chez soi.
Tu
cliques, tu tombes sur un article. De
manière ridicule, un logo jaunâtre-orangé nous indique « lecture
zen »… Mort de rire à chaque fois.
Allez mon payeur, ou futur payeur, rassure-toi, on
écrit pas pour te prendre la tête ! Au contraire, on est zen ici… Tu peux
nous lire, z’y va, lemonde.fr te
fatiguera pas. Par ici la bonne soupe, distrais-toi en toute zénitude avec nous. Allez, allez, qu’on se le dise… paye,
paye, crache ton paypal, abonnez-vous ma bonne dame, abonnez-vous mon bon sieur !
Faut raquer, on est le top du top des quotidiens du soir, de la nuit, du jour,
sur toute la planète, on reste sérieux, messieurs-dames.
Mais
raquer pour quoi ? A force de lire les pages du Monde, depuis des mois, le constat est sans appel : rien ne le
distingue de tous les autres journaux, de la quotidienne ou des hebdomadaires (peut-être Le Figaro et La Croix, j’avoue, je ne suis
pas bégueule, m’enrichissent plus, la contradiction y étant encore un peu
présente d’article en article – fallait bien le dire ici !). Dans lemonde.fr aux pages « zen »... rien, nada, que dalle… c’en est énervant, même. L’étreinte de
naguère, quand Le Monde figurait
parmi l’une des voix de la France les mieux renseignées, n’est plus. Sans doute
l’effet « lecture zen »,
non !?
Et
puis, fini le temps où faire paraître une tribune, une opinion dans ses pages servait
à réfléchir. Intellectuels, publicistes de toutes les obédiences, pétitionnaires
sur tous sujets, plus la peine de perdre de l’énergie pour ça… faut rester zen & écrire cool.
A quand la plume ou le clavier cool
recommandé par le redchef ? Imaginez donc les conférences de rédac :
Eh oh, coco, ton 2.850 signes sur la
décla de l’Elysée, tu m’le ramènes à 800 en cool, sinon on s’ra pas zen et ce
couillon de lecteur qui c’mprend qu’dalle i’ voudra p’us continuer à nous lire
et i’zappera… ce s’rait pas bon pour nos annonceurs, chié !
« Lecture zen » qu’ils disent… Ou
quand le vide discute du vide dans nos pages de chaque jour, Coco…
En aparté.
La
presse révèle une époque historique et l’état d’esprit d’un pays, nous
soutenait Adorno sous l’impulsion de la prière matinale de Hegel. Mauthner nous
indiquait que la défense de la langue demeure aussi la défense nationale d’une
culture singulière, d’un langage pour élever une pensée… Passons, je vais rester cool… c’est
pas zen tout ça !
LSR
Rien que du réel...
RépondreSupprimerles conférences de rédaction, les zélés patrons de presse & ses contremaîtres ne veulent pas du "compliqué", de "l'universitaire", de quoi trop faire penser le lecteur... faut rester "simple".
Que de fois j'ai entendu cette antienne...