Encore une fois la politique de basse cour
Tant que la literie nationale se porte bien...
Quel
drôle de climat que le nôtre. Depuis les révélations des activités gymniques de
notre bon président avec une productrice (alliée
à Pinault) et actrice française (j’ignorais
son existence il y a peu), on murmure dans les couloirs des sièges locaux
du Parti socialiste que « l’effet »
Gayet pourrait, par exemple à Marseille, rapporter 5 points de plus à l’élection
municipale prochaine. Ahurissant ! Preuve supplémentaire, s’il en était
besoin, que la façon de penser et faire de la politique est aujourd’hui aussi
aberrante qu’une élection de la Charolaise de l’année : au poids, au
jarret… de la stricte observation physique et de l’annonce purement ressentie.
Au petit coup de pouce du sort, parfois à la petite enveloppe secrètement lâchée
dans la poche du tailleur.
Pour
l’analyse des situations concrètes, faudra repasser…
Pour
donner une direction politique vraie pour le pays, son industrie, ses emplois… faut
oublier le poil du commencement d’une vague réponse.
Lire
la presse ou écouter les flashs infos sur les ondes devient une « peopolade » permanente dans le
traitement des nouvelles du jour. On s’en régalerait comme un épisode de « Dallas »
ou la lecture du journal Nous deux.
Les magazines people rythment la vie
politique, rien de plus normal quand nos édiles petits et grands ont autant de
conviction que Loana voulant emporter « le Loft » (je suis dépassé) ou bibi à la pointe du combat
culinaire pour gagner un show télévisé autour de marmites et assiettes. On s’en
amuse et la normalité devient vite un brouhaha insignifiant dans le brouhaha
suivant.
Il
y a une ruse de l’histoire du pari d’en rire : sous la défenestration de l’esprit
de sérieux toujours bonne à prendre d’un côté, une lapalissade est nécessaire
pour exprimer le rugissement de la catastrophe historique à venir de l’autre :
le graveleux, le drame vaudevillesque et la léthargie consommée sur le terrain
économique anticipent de près les jacqueries actives, après les jacqueries déjà
présentes dans les esprits de nos concitoyens. Les « bonnets rouges », les « pigeons » et autres volatiles déplument le manteau républicain
des monarques de cour. Leurs conseilleurs et conseillers sous les ors des
palais gouvernementaux n’ignorent pourtant pas qu’il y a tout lieu de craindre
des emportements sociaux, des mouvements sporadiques de ras-le-bol, des coups
de sang ici où là, des grèves de l’impôt (deux
ou trois villages recensés en France le font). Notre voisin allemand lorgne
sur nos capitaux et s’amuse vertement de nos déboires nationaux. Ils cachent un
poulailler qui se porte mal, où le grain pâlit pour enfin s’amenuiser dans les
écuelles. Mais ce n’est pas grave, utilisons le sel français pour continuer une
politique hégémonique capitaliste.
Quand
une jeune fille expulsée avec sa famille fait la nique à un chef de l’Etat
devant un parterre de journalistes, puis qu’un ancien humoriste avance ses
aigles noirs dans le débat national pour laisser place, « dans l’actu Coco ! » (j’aime bien cette expression-là) aux
affaires de literie nationale, on cache la misère sociale du pays et les exilés
fiscaux qui maraudent vers de meilleures affaires plus juteuses. Mais encore les excès et l'inflation du droit.
Tout
comme nous avons les élus que le peuple mérite, nous avons une presse généraliste
au ras des caniveaux et les sommiers. Comment nourrir l’analyse si en plus des
livres sont « faits » et
non plus écrits, pensés, travaillés sous la critique et la recherche de l’imitation
du beau ? C’est alors que poussent des autorités grégaires. Voire des
politiques autoritaristes fondées sur la recherche des peuples de se donner un
chef au discours musclé en attendant sa politique liberticide.
Continuons donc
ainsi… nous allons tout droit vers la guerre de tous contre tous après les
jacqueries. Nous n’en sommes d’ailleurs plus les seuls prophètes par ici.
LSR
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