Reprendre des études, par Patrice C.


Faire du neuf avec du vieux

 
Les études ont cela de particulier qu'elles vous plongent — ou replongent — dans un univers que l'on croyait sérieux, verrouillé et plein de bonnes choses à se mettre dans la tête.

Il ne faut cependant pas trop facilement croire que tout soit parfait, y compris dans le monde de l'enseignement et même dans celui de ceux qui sont censés vous apprendre quelque chose de posé, vérifié, contrôlé. Si d'aventure (ou mésaventure) vous vous replongez dans le monde béni des étudiants que vous avez quitté il y a de cela un bon nombre d'années, que vous y retourniez parce que renforcer et rafraîchir vos acquis ne vous paraît pas superflus, attendez-vous toutefois à des surprises, qui ne seront d'ailleurs plus des découvertes, car vous les avez déjà vécues et qu'à votre grande surprise, elles sont encore là ! On n'en vieilli que moins vite ! C'est au niveau supérieur où cela devient gênant. Se retrouver confronté à des théories flamboyantes — d'après les références — qui s'avèrent vous rappeler des vécus et vos déjà vieilles artères, et qui se trouvent être des hypothèses empiriques bien que très rationnelles et étayées, ne va pas parvenir à vous assurer que vous avez bien fait le bon choix pour vous assurer une vieillesse (intellectuelle) heureuse.

Face aux lectures imposées et par ailleurs aimées, vous voilà donc immergés dans des contradictions, certes fructueuses mais bougrement aléatoires, pour ne pas dire douteuses. On vous assène le partage du monde et sa hiérarchisation selon des théories richement fleuries mais qui vous rappellent furieusement des idées toutes aussi fleuries, mais qui ont cinquante ans d'âge ! Comment, en effet, pouvoir envisager que demain le politique n'existera plus guère et que ce seront les associations de la société civile qui feront tourner le monde ? Tout cela bien sûr, pour le bonheur universel et la paix pour tous. Quelque chose me dit que les gens qui ont écrit cela et qui le soutiennent doivent être nés dans les années cinquante et qu'ils ont été élevés avec "Times they are a changin" de Bob Dylan dans leur biberon. Soit une période comprise entre la mort de James Dean et la guerre du Vietnam. Un héritage qu'il faut assumer. Pas le choix ! Enfin, prétendre comme les hippies de Haight-Ashbury que demain tout sera rose parce qu'on aura la possibilité de se passer de politique car agressive et au bout du rouleau, c'est pour le moins, au soleil d'aujourd'hui, quelque peu amusant… Car c'est bien de cela dont il s'agit, brièvement ramassé. Les preuves ne sont pas tout à fait nouvelles, elles remonteraient au XVIIIè siècle et ne se sont jamais aussi bien portées que depuis les années cinquante. Tout cela avec la bénédiction du savoir inamovible… lui, il est toujours là et indemne.

Bon, quand faut y aller… mais ça risque de ne pas être triste !

Patrice C.

 

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