L'Etat n'est jamais autant présent que lorsqu'il est abhorré, par Patrice C.


A bas l'Etat, vive ma concierge !

 
Je pourrais continuer longtemps comme ça… mon facteur, mon boulanger, mon garagiste… Tout cela, c'est une théorie et elle est de plus en plus présente, insidieuse, vicieuse. Bien étayée, relayée par des "éminences" et des théoriciens patentés.

Nous sommes désormais clairement répertoriés et classés en trois catégories : les décideurs, les fameuses classes moyennes de plus en plus envahissantes, et les invisibles. Qu'on se le dise ! La pression sociale et démographique est telle que c'est sous l'effet de poussée de la classe moyenne que tout explose autour d'elle : avant et après elle. Elle écrase, elle pousse, elle s'installe dans des droits qu'elle revendique haut et fort. Le lobbying est son business. Ceux du dessus, les politiques, trop contents de voir qu'il y en a pour prendre la part du gâteau dont ils n'ont que faire, car seul compte leur ego qui masque leur incompétence et leur manque de volonté d'être réellement efficace ; et puis ceux du dessous : les pauvres, pensez donc, les pauvres ! Ceux qui sont transparents, qui n'ont pas et ne veulent pas du pouvoir dont ils voient ce que cela peut être et ce que cela donne… Ils s'en foutent, eux, des honneurs, de la gloire, du pouvoir. Ce qu'ils veulent c'est survivre ! Même pas exister sur la place publique qu'il laisse aux manifestants de tout poil, dilettantes. Eux, ils leur restent la vie sans tralala et ils savent qu'ils ne peuvent compter sur personne qu'eux-mêmes. Ils s'en désintéressent de la politique, de la représentativité. Ils laissent "ça" à d'autres ! Et c'est tant mieux pour les autres, car eux, sont là et bien là ! Prêts à se servir dans le panier des pouvoirs, de la frime institutionnalisée. Ils revendiquent le changement, LEUR changement ! Leurs salaires, leurs maisons, leurs autos, leurs fringues, leur frime. C'est leur droit d'exister non pas et d'abord en tant qu'êtres humains, mais en tant que ceci ou cela, bien superficiel. Pour y arriver ils savent qu'il n'y a pas trente-six solutions, il faut mettre à bas l'Etat, ce Léviathan impotent auprès de qui ils réclament quand même protection. Mais ils ne veulent plus s'y soumettre, payer le prix alors ils disent : "Plus d'Etat ! L'Etat, c'est nous !" Et avec quelle arrogance… quelle prétention… celle justement de ceux qui ont grossi, cru et multiplié. Ceux qui se savent représentatifs. Ils prennent leurs aises. Ils se font de la place ! Facile, au-dessus les politiques ont autre chose à faire, en dessous aussi ils ont d'autres choses à faire : vivre.

Alors, ils s'installent. Partout dans le monde, ils se veulent les représentants de tout et pas forcément de tout le monde ! Mais ils sont sûrs d'avoir raison. A défaut leur nombre fait foi. Que feront-ils pour les causes sacrées : l'école, l'équité, l'égalité ? Là n'est pas leur souci. Mais ils finiront bien, à force de pousser, par se trouver confrontés aux réalités. C'est ce que leur préparent leurs hauts représentants bien en chaire. Du haut de leurs estrades, c'est "Hardi, petits !" et ils y vont ! Lobbying dans tous les sens ! Le pouvoir ? Quel pouvoir ? Plus besoin de pouvoir, d'institutions, nous marchons vers le bonheur universel… La Terre est à nous, et bienvenue au club !

Tant d'enthousiasme, c'est contagieux, c'est tellement tentant… Alors on l'enseigne ! Je devrais dire on l'administre à forte dose ! Grandes écoles ! Tralala… On élargit le recrutement et bien sûr, c’est mondial ! « Ah, si toutes les classes moyennes du monde pouvaient se donner la main !... ».

Bizarrement, on se trouve être d’accord avec des Tea parties, des abrogateurs de lois sociales durement conquises. « C’est le paradis, je te dis ! » alors pourquoi ne pas interdire l’avortement ? Entre autres… D’ailleurs, les Etats nous laissent ce genre de pouvoir, eux qui ne sont plus là pour personne qu’eux-mêmes ! « Mais alors, et la guerre ? — Quelle guerre ? — Celle qui finira par vous tomber dessus car vous êtes mûrs, bons à prendre ! ».

Les Bisounours n’avaient pas pensé à ÇA… Elle leur tombera sur la gueule parce qu’ils ne sont rien en fait : pas de réels pouvoirs, pas de troupes, pas de compétences pour ça. Et les autres, quand vous aurez fait le ménage et tout abrogé, ils n’auront plus qu’à entrer et se servir. Ça va être jouissif pour eux ! Parce qu’on commencera par vous faire la guerre économique, la seule qui porte encore de vrais risques de conflits et là, vous ferez quoi, mes pigeons jolis ? « Au secours, l’Etat ! ».

En fait, vous nous mettrez tous dans la merde ! Vous aurez juste satisfait votre cupidité, vos appétits d’hyper consommateurs égoïstes de tout et de rien.

J’espère qu’il y aura des camps pour vous, pour purger, éliminer. Ceux du dessus s’en foutront comme aujourd’hui et ceux du dessous aussi, car il leur faut vivre, encore et toujours.


Patrice C.

 

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