la social-démocratie d'Hollande : au bonheur du patron, par Patrice

L'adepte de la lutte des classes n'est pas…

…celui que l'on croit. François Hollande, pour des raisons qui demeurent obscures à tout le monde, sauf aux patrons, se fait le héros du Medef et participe à une partie de cartes loin de toute politique, fût-elle même libérale. On est bien loin — à des années lumières ! — de la sociale démocratie voire du libéralisme. Hollande innove. Il invente l'Etat patron !

Quel est l'objectif ? Nul ne sait, à commencer par ses ministres qui se demandent s'il y a un road book. Il est devenu l'organisateur d'un rallye sans boussole ni carte. "Soyez là et courrez ! Le reste ne vous regarde pas ! —""On va où ?" — "T'occupes pas !"

La rencontre qu'il s'est organisée avec les patrons et les syndicats a cela de clair : il ne s'adressait qu'à une partie de l'assistance… Vu les têtes à la sortie de l'Elysée, on avait compris à qui il s’était adressé. Il y avait les heureux trop contents de le faire voir et les autres, très piteux d'avoir été pris pour des poires. Le sourire est toujours la chose la plus mal partagée au sortir du Château. Il est à sens unique. Maintenant, et il faut le savoir pour ceux qui participent à ce genre de meeting unilatéral : seuls les nantis seront servis. Les sourires sont toujours du côté du manche (comme disait mon grand-père). Que ce soit les banquiers, les affairistes ou les patrons, c'est toujours banane de circonstance pour les uns et traits tirés pour les autres ! Si j'étais des autres, je me demanderais jusqu'à quand je vais me déranger…

Désormais, la situation est claire. Hollande a mis vingt mois pour "ça" ! Il aura au moins réussi "ça"… Donc, nous ne sommes plus dupes. Ouf ! On nageait, on pataugeait dans un magma informe et on pédalait tant et plus dans la boue.

Aujourd'hui, c'est réglé : "Mon seul ennemi, c'est le peuple !" Ah, il faut l'avaler… Pour tout dire vulgairement : se faire mettre de cette façon, on ne s'y attendait pas. On avait déjà eu Mitterrand et la finance, on a Hollande et les patrons. Historiquement, les dernières expériences social-démocrates nous ont amené la Seconde Guerre mondiale et toutes les saloperies du même genre depuis au moins trois siècles. Alors… On ne se méfie jamais assez des postulants au bonheur national, aux envoyés spéciaux des foyers du bonheur et autres turlupins. Machiavéliques, ces gens-là… Pas d'amis, pas de famille, juste des condisciples dont d'ailleurs on peut se débarrasser au besoin, sans scrupule, sans sentiment. Il en va de même pour les proches. Pareil ! "Ma femme ? Quelle femme ?" Assassins en puissance ces gens-là, le doigt sur la détente, le couteau entre les dents. Vous connaissiez l'expression ? Mais vous n'imaginiez pas qu'elle puisse, en fait, s'appliquer là où vous ne pensiez pas la voir… Les restes d'une culture bâclée. Ressaisissez-vous !

Donc, les potes et ils ne sont pas nouveaux, tout au plus éphémères, de Hollande viennent vous dire droit dans l'œil de la caméra : "Un million d'emplois, ce n'est qu'un objectif. Comme tous les autres objectifs que nous avons. Mais nous ne sommes jamais sûrs de tenir nos objectifs…" Ah ! le fiel, la morve, le mépris ! Et cela sur le perron même de l'endroit où ils devaient confirmer l'engagement ! Devant LE sensé être représentant de l'engagement national… A sa place, je, vous, nous serions descendus pour le claquer !

Retour à la pitoyable case départ, celle où il n'y a rien que le désert devant vous. Sans boussole, sans road book… Et la vie continue ! La vôtre, la mienne, la nôtre… Pas le choix !

Allez, rendez-vous au prochain check point ! So long chap !

LSR