Elections européennes, par Patrice C.


Classe tout risque à Strasbourg

Ainsi, le Parlement européen serait en quelque sorte le cimetière de quelques éléphants en déshérence ?

La présence aux séances du Parlement, que ce soit à Paris ou à Strasbourg, est déjà connue pour être tout à fait aléatoire, fantasque et hasardeuse. Sauf bien sûr pour les coureurs de micros qui se doivent d'être là, salle des quatre colonnes, s'ils veulent paraître. Pour les autres, il y a dilemme : dois-je être dans ma circonscription ou au Parlement ? Sujet d'autant plus vaste que l'un entraînant l'autre, on ne peut être partout. Ce sont en effet les élections locales qui bien souvent fabriquent un député, les électeurs étant les mêmes au local qu'au national ou à l'européen.

La situation est assez générale et se pose en ces termes pour tout député scrupuleux d'honorer ses mandants. Les consciencieux, besogneux aux yeux des autres, creusent ainsi leur tombe politique en voulant être efficaces, c'est-à-dire à leur travail de député. Car c'est un vrai boulot ! Ceux de Strasbourg entérinant ce que Bruxelles choisira d'imposer à ceux qui siègent à Paris. Il s'en faut que le confort de Strasbourg vaille celui de Paris. Au palais Bourbon, si riche d'une vie de cour, ne se compare pas l'austérité presque monacale en comparaison de Strasbourg. Si vous voulez bien considérer que le déplacement n'est pas le même dans le deuxième cas, alors que dans le premier c'est "Hep, taxi !" ou "chauffeur !" Classe ! Il y a vraiment deux classes d'élus : ceux qui prennent le train avec les prolos (même si c'est en première), à l'aube, et les seconds qui se rendent tout au plus "en ville", comme d'autres se rendaient dans le salon de Mme la baronne pour y parader et entretenir ses relations utiles, fonctionnelles.

Mais le mérite n'existe pas ! On s'en doutait ! Ainsi, les méritants et travailleurs, exilés à Strasbourg se transforment-ils vite en méritoires lors de leur destitution. Car, sans forme de procès, et faute de places bien qu'elles soient déjà nombreuses, les "éminences" parisiennes doivent se reloger et assurer la gamelle lorsque leur travail bâclé à Paris ne leur apporte pas (sur un plateau ?) leur réélection. Il faut bien vivre ! Et à Strasbourg, les émoluments sont gracieux ! Foin donc de la ville où ils n'iront pas, du train qu'ils ne prendront pas du tout (avion, monseigneur ?), on ex-filtre le tenant du siège et du travail qu'il occupait et qu'il honorait au profit d'un(e) recasé(e) bien en cour à Paris, mais le bec dans l'eau.

Foin donc des similitudes et proximités politiques (faut pas rêver !), faute de place au portefeuille et aux avantages. "Tout cela, mon cher, n'a pas de prix !" Je vous ai déjà parlé de professionnalisation des fonctions électives, là, on touche le fond car s'y ajoute le mépris (et les peaux de bananes) destiné à supprimer quelques honnêtes (il y en a) élus au profit de quelques opportunistes totalement irrespectueux de qui et de quoi que ce soit sauf eux-mêmes dont ils ont une très haute opinion.

On va voter deux fois cette année, dont une européenne. Pensons-y !

 

 

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