Dieu est amour à la crèche républicaine


Dieu m’aime en jogging.

Ma foi (soyons fous, je m’y mets aussi puisque tout le monde la pose sur la table comme on déballerait son appareil génital à défaut du cerveau), François Hollande me laisse aussi froid qu’il est chaud bouillant dans ses intentions pour redresser la République… une République fluette, petite jeune fille qui a chu dans la cour de récré et qui porte un sparadrap au genou… mais qui est debout grâce à notre couple exécutif national.

Jeune, ça y est, si tu le veux (te sens pas obligé, hein !), bientôt tu pourras accomplir un Service civique. Fini le deal de shit dans ta cage d’escalier, terminée la tournée payée 300 euros la journée à faire le guet en scooter volé, foin des heures alternées entre l’école, le jeu vidéo et le taff sous-payé… tu pourras, jeune trublion à la sagacité advenue, servir la collectivité nationale en lui rendant un service qui marquera ton engagement à vie dans la République debout !

Rions. Rien n’est obligatoire. Pas de notes, là non plus. Les notes, ça glace les jeunes Français. Ne brusquons pas les perles rares, chérubins-rois du désir !

Blessée mais pas (encore) abattue belle Marianne, les restes de fictions principielles de la République bougent leurs abats morts et tourbillonnent dans les tiroirs des ministères où l’on se gratte le menton pour recréer « du sens », du « vivre ensemble », du « collectif » à l’heure des tennis et parties de pétanque généralisées en politique contractuelle dans le pays. Le Service civique naît des cendres des bougies déposées place de la République début janvier.

Pendant ce temps, rien n’arrête la gloire individuelle, la place du chacun pour soi et dieu pour tous dans les convictions et apprêtements de tous. Dieu par-ci, dieu par-là, qui prend le train, le RER A ou D, le métro ne cesse pas d’être agacé de l’ouïe d’entendre dieu ou Allah prendre les transports avec ses ouailles à la conversation (généralement) insipide, pieds sur les sièges pour faire bonne mesure civique.

Effet d’optique ou réalité à l’image et au son, depuis le 11 janvier, chacun y va de sa foi, de sa cahute, de son clocher, de son temple, de son église ou de sa mosquée. Lire des textes sacrés, c’est bien. Les comprendre, c’est mieux. Peut-on éviter les lectures rigoristes, pour ne pas dire littérales en période d’effritement du sens commun, de la capacité réelle de lire ? Car, là aussi, qui prend les transports urbains un peu longuets dans le timing a toujours au moins deux adeptes de la Bible des Témoins de Jojo ou du Coran de Kill Bill Laden Ben dans son compartiment. Et les croix, et les foulards, et les voiles, et les froufrous zen, et les burqa (tiens, y avait pas une loi sur les couvres-visages ?) et les images pieuses et bondieuseries ressortent sans vergogne et de plus belle en ces temps butés. Alors le Service civique de François, il fera long feu… de paille.

Pourtant, on lui a dit au casqué de la rue du Cirque, on lui a écrit des rapports en pagaille. Tout intellectuel intéressé par l’Education nationale, qu'il soit de gauche, de droite, du milieu, traditionnel, monarchiste ou pas, le sait : tout se joue à l’école. Les « bases », non de d’la, les bases : lecture, écriture, arithmétique… lire pour comprendre un texte et développer son intelligence ; écrire pour exprimer le commencement d’une idée ou une déclaration d’amour ; compter pas seulement pour les sous et les soixante-dix vierges aux côtés de Mahomet ou les saints du dernier jour…

Ma foi, je ne l’ai plus sinon en les joies du thé chaud, de la course à pied et des tirs au but ! Pas vous ?

LSR

 

 

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