Respect pour le "flic" de terrain, bouclier de l'Etat déliquescent


Le policier de terrain est la cible facile de la faillite de l’Etat.

Il paraît que les voyous, tenanciers de la vente de drogue, tiennent le pavé des quartiers et des étals au grand air. Marseille, Vitry-sur-Seine, dalles du XIIIe de Paris, Saint-Denis, Roubaix, Nîmes, Strasbourg… Ils seraient mieux armés que les forces de l’ordre, dit-on. Ils auraient leur compte de munitions, des chargeurs de 7.62 pour leurs AK-47 provenant de l’Est ou de Chine (des imitations au moins valides pour 800-900 coups). Ils s’entraînent contre leurs concurrents, dans les bois, dans les friches industrielles et les carrières. Entre braquos et intentions terroristes, ils se marrent sur des canettes et se forment.

Les forces de l’ordre sont généralement dotées de Sig-Sauer SP 2022 (sous contrat), une bonne arme de poing, solide, facile d’entretien mais assez peu précise pour un tir à plus de vingt mètres. Bien entendu, avec un Sig-Sauer, et pour savoir l’utiliser pleinement, il est nécessaire d’un minimum de trois heures dans un stand par semaine d’entraînement, de souffle, d’étirements et de cartons à aligner. Sous la supervision permanente d’un initiateur. Les policiers de terrain les font-ils ? Non, bon, passons au sujet d’actu suivant !

Face à des AK-47, les policiers sont réduits à peu de chose. Les bichonneurs de Kalash, eux, tirent en rafale. Un policier pourtant entraîné (condition sine qua non) pourrait sans difficulté placer une balle de neutralisation sur n’importe quel tireur. A condition d’adopter une posture protégée et diligente dans la séquence de tir. A condition de maîtriser son outil, de posséder des heures d’entraînements successifs et continus, compris dans leurs traitements et heures de service.

Comme en tout, la formation doit être rigoureuse. Nos amis policiers, faute de moyens réels, sont mal formés, à l’entraînement aléatoire selon les préfectures, sauf bien sûr les unités d’élite. La police de proximité, elle, essuie les plâtres. Toujours… de la piétaille à GAV et contrôles à risques.

On comprend que ces fonctionnaires mal-payés n’entendent pas prendre des risques inutiles où on les prend pour des cibles à coup de cailloux lors d’une simple patrouille, au mieux, comme cibles à 9 ou 7.62 mm. au pire.

La formation est aussi une condition de professionnalisation, de promotion de ses propres capacités initiales. Un policier bien formé sortira son arme de service au bon moment, sans exagération, avec respect des droits fondamentaux dont il est le garant dans la rue. Actuellement, la plupart d’entre eux partent en patrouille sans munitions. En effet, ils ne le savent que trop, s’ils tirent, c’est inspection directe (et quelquefois garde à vue).

Face au désordre du grégarisme des commerces illicites, la morale ne tient plus comme auparavant. Le tonton flingueur n’est plus, l’homme à zonzon moral, ristourneur et bravache en costard trois pièces à la Audiard est mort. Aujourd’hui, les jeunes voyous sont des hyper-capitalistes, des tueurs inconscients quand ils se mettent à défourailler pour la thune.

Leur petit marché de la drogue, des armes, de bagnoles volées ou de saute-camions sert le djihad, et réciproquement. Ils se pourlèchent dans le désordre, se tiennent dans l’appât du gain en liquidités. Acheter des écrans plats, des voitures (ou les louer), d’autres drogues… que du bling-bling. Rares sont ceux qui investissent, car ils sont dans l'immédiat, le plaisir instantané. Ils n'ont pas de vision claire de leur avenir. Quoique dans certains endroits, le kébab du coin, la « pizza service »…

Un ordre institutionnel parallèle se substitue progressivement à l’ordre public. Commodément, on le baptise « désordre ». En fait, il s’inscrit pleinement dans le retour du refoulé. Les voyous veulent aussi en être, veulent aussi parader, veulent aussi avoir de la fraîche.

L’AK-47 est leur outil de travail comme la contre-danse l’est à l’hirondelle ou la fraiseuse au dentiste. L’un engraisse ses matelas pour lui seul, le second alimente son compte en banque grâce à la carie et la troisième remplit les caisses de l’Etat sur le dépassement de stationnement. Là encore, la formation reste l’apanage des audacieux. Rien de moins risqué et tout ce qu’il y a de plus légal que de bénéficier de la carie dentaire.

Dans une période de déclin, d’aventures économiques souterraines hautement rémunératrices, il faut savoir ce que l’on veut, et ne pas verser des larmes de crocodile sur ce qui se passe, mon p’uvre m’sieur.

Il faut réfléchir en vrai sur ce qui a détourné les uns et les autres de la légalité de bon aloi : le chômage de masse, la désindustrialisation ?

Il faut saisir les arcanes de la violence, en premier lieu un capitalisme sauvage de rue et sur fond de religion pour se donner un semblant de moral, et ses effets, quitte à convenir qu’on est définitivement largués sans mesures pertinentes et réalistes. Le chômage, la désindustrialisation, le flouze facile et vanté à tout bout de champ sur les écrans plats ?

Il faut savoir quel ordre public l’Etat fluet désire.

Il faut ne pas dévoyer une fonction policière comme bouclier des faiblesses financières de l’Etat...

Sous le bleu, un homme, un pauvre hère de fonctionnaire qui n’y est pour rien des errances des gouvernements… il erre lui aussi pour gagner son pain blanc.

LSR

 

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce qu'est le syndicalisme libre & indépendant du macronisme-patronat

Aristote à Chartres (statuaire)

Malheur à toi permanent syndical de peu ! (tu ne sers qu'aux fiches policières)