Oui, l'histoire naturelle revient en arrière, par Patrice


Rétropédalage politique.

Il semblerait que, conformément au cycle immuable de l'Histoire, nous retournions aux origines de notre histoire politique. On peut expliquer ainsi la montée du populisme et l'abandon progressif de la démocratie pure et dure et idéalisée. C'est de la Grèce antique que l'on tient notre schéma politique, c'est vers lui que l'on retourne avec les nécessaires étapes dans la démagogie et le populisme.

Partant d'une démocratie qui se meurt, après s'être habillée de Lumières protectrices et bienveillantes, la prochaine étape, dans l'ordre logique inverse du parcours, nous ramène donc à la démagogie dont on nous abreuve depuis tout le XXe siècle, pour rejoindre le socle original qu’était celui du populisme initial. Ce même populisme dirigé par une oligarchie tout aussi méprisante que celle que l'on connaît aujourd'hui au nom d'une démocratie bafouée et salie.

Quoiqu'on nous dise et veuille nous faire croire, nous sommes arrivés au terme d'un cycle quasi mécanique de la construction de la société. De moderne, qui fut la carotte après laquelle on nous fît toujours courir, au constat récent que cela n'était pas un objectif gérable car illusoire, c'est donc vers une grande épuration des prétentions et des idées qu'il nous faut nous rabattre. La grande épuration est en marche semble-t-il. Il en va de l'abandon de vingt siècles d'erreurs. Rien que ça !

Tout ça pour ça !

Qu'est-ce qui peut bien continuer à pousser les politiques à venir rogner les acquis de confort si chèrement obtenus si ce n'est le mouvement incontournable du temps, alors que l'homme n'est jamais que lui-même quoiqu'il décide et se croie progressiste, ce que l'on a bien vite transformé en "moderne" et nécessaire.

Ne pas admettre ou ne pas prendre conscience que nous ne sommes guère que le recommencement de nous-mêmes est une tromperie, une illusion savamment entretenue. Finalement, on se fout de nous de tout temps… Seuls les plus opportunistes et les plus téméraires peuvent en témoigner. Le reste de la population ne fait que subir. Il s'en faut que les quelques "poussées de fièvre" que connaît l'Histoire ne soient que des épiphénomènes, un genre de passages rituels au même titre que l'adolescence. Sur le fond, le revirement s'effectue toujours sous forme d'un naturalisme politique sous-jacent.

Ainsi va la vie. Quelques générations auront éprouvées des étapes nécessaires à une avancée illusoire vers un définitif nouveau qui n'aura pas vu le jour. La place au doute n'est pas permise par les dirigeants, occupés qu'ils sont à faire passer le temps de leur seule splendeur, si éphémère soit elle.

On ne peut pas aborder autrement que passivement les retournements de situation qui nous sont imposés malgré nos espoirs et nos combats. Lorsqu'on en arrive à se demander ce à quoi "tout cela" rime, c'est qu'il est temps d'abdiquer et d'affronter courageusement le mouvement du temps. Ainsi, la montée, que l'on nous dit honteuse, du populisme est-elle vécue comme une honte alors qu'elle n'est qu'un mouvement naturel. Qu'il s'habille d'anticonformisme convenu et attendu n'a rien d'étonnant, car il a toujours eu cet aspect flagorneur et que son essence est populaire et quelque peu rugueuse. C'est celui du plus grand nombre qui est loin d'être partagé par ceux qui se présentent comme étant la panacée et l'élite d'une évolution en déconfiture. Fin donc des faux-semblants admis comme canons de la modernité, place à la nature originelle jugée rétrograde mais incontournable. Qu'elle soit naturelle et/ou politique, c'est pourtant vers ce type de société qu'il nous faut penser devoir retourner. Que cela plaise aux tenants actuels ou pas et aux belles âmes. A charge pour eux d'admettre qu'ils sont les derniers représentants d'une époque révolue ou en voie de l'être, et qu'ils ne sont guère plus que les gardiens, l'arrière-garde d'une fin de race. A défaut d'avoir pu offrir de réelles perspectives faites de plaisir, de bonheur et d'égalité, il leur faut maintenant admettre leur défaite et leur inconséquence. L'avenir s'habille de doutes et aussi d'Histoire.

Patrice C.

 

 

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