L'islamo-fascisme est une réalité. Et après ?
Nemo damnatus nisi audtidus
(*).
La religion
du verbe inactif.
Comment faire, comment vous dire que
nous avons apprécié la formule désignant l’ennemi du jour : « l’islamo-fascisme », dans la bouche
de notre premier ministre Manuel Valls.
Courage, prescience, doigt tendu sur
la réalité… voilà ce que nous a nous gratifié un homme dont la fonction
empêche, généralement, la sincérité de pensée. Car il s’agit bien d’un fascisme
religieux (un de plus !) qui prend
les rênes de la tuerie comme un plan commercial en plusieurs parties, un
fascisme islamiste qui préside à la conduite démonstrative de la régression
internationale dans cet encours de quatrième repartage du monde en puissances
rivales – il n’est pas le seul mouvement -,
en Etats défilochés et entités nouvelles qui servent le grégarisme et la
refonte de tous les féodalismes économico-politiques (multinationales, groupements religieux sectaires bâtis comme des
entreprises à l’enseigne des Templiers, lobbies structurés en camorra, partis
politiques avec branches militaires, etc.).
Manuel Valls, le « Texan empêché », selon le goûteux
mot de Régis Debray, est obsédé d’économie-reine, de rêves de grandeur des
chiffres et vie coulante telle la corde du technicisme déroulant sa mirifique
expression dans l’huile humaine captivée dans ses fétiches. Il agit. A sa main.
Il édicte. A sa main. Il révolutionne la parole en politique. Dans les clous.
Rien ne nous fait croire à une autre
trajectoire que celle d’un nouveau genre d’aventurier en politique, ferme et
campée sur deux jambes, loin de la mollesse du verbe et de l’action… mais dans
les ornières d’un seule et même horizon politique. On dit de Valls qu’il
emprunte beaucoup au faste des débuts de Nicolas Sarkozy quand, d’un tout petit
département francilien riche, transforme sa carrure à Bercy, dans une traversée
du désert dans sa ville, puis place Beauvau. Tous deux ont le sésame ultime de
la réforme… la « réforme, réforme,
réforme ». Nom d’une loi historique, quelle réforme ? Quel sens à
la vie politique d’une nation ? On ne sort pas du menton tourné vers le
ciel.
Manuel Valls a du courage. Il est
sans doute l’un des meilleurs au sein du PS où tous ses caciques et cadors sont
endormis dans les travées de leurs ridicules intérêts privatisés, leurs
non-pensées gélatineuses conformistes, leur à quoi-bonisme de fiscalistes paresseux au seul angélisme social à la
bouche, malgré quelques rebuffades, parfois, comme un éternuement en pleine
tempête.
Oui, Manuel Valls représente le soin
du corps et le poil épilé des surfaces de grève de l’histoire immédiate, ses
scories et souffrances, ses débours en matière de prérogatives régaliennes.
Oui, Manuel Valls choisit les mots
justes et réaffirme une puissance d’Etat… pour quel chemin ?
N’est-il pas trop tard pour arrêter
le flot des dérives sectaires, des ordres instituant le désordre général par le
communautarisme institutionnalisé dans nos rues, dans notre société de la
guerre de tous contre tous, avec chacun prônant sa foi en bandoulière, son
calcul instrumental particulier et sa suffisance individuelle, les pieds sur le
fauteuil de tous.
Oui, Manuel Valls a raison de dire
que l’islamo-fascisme mène une guerre ici et maintenant, en France et dans le
monde. Du dire au faire, du mot à l’action, il s’agit d’une politique que nous
attendons, d'une stratégie, d'un contrat commun que nous voulons et non de candaulisme guerrier en politique. Pas de religion du verbe.
Le Serpent rouge
(*) Que personne ne soit condamné sans avoir été entendu.
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