Le prononcé journalistique dans l'audiovisuel, par Patrice


Les "d'journaleux".


Cela a atteint un tel niveau et une telle récurrence que j'dois l'exorciser. J’veux parler d’la prononciation, du parler des journalistes d’télé et d’radio.

La façon qu'ils ont d'parler l’français est en soi une insulte au pays, mais surtout aux auditeurs. Ont-ils oublié qu'ils s'adressent à des milliers d'gens ? Qu'ils ne sont pas au café du Commerce avec leurs potes ? En plus, pour la télé, y a décalage entre la présentation (l'emballage) et l'rendu audible. Imagine-t-on un type au costard impeccable s'exprimer comme un moins qu'rien ou un quelconque individu ? Ça colle pas ! Pas raccord ! Pour l'radio, imaginez-les comme l'voulez. L’résultat est l’même.

Si, comme on l'prétend quéquefois, il est r’marquable d'écrire comme on parle, on oublie que c'la s’travaille et qu'peu d'hommes ou d’femmes d'plume sont ou furent capables d'y parvenir. D'là à parler comme un charretier, à bouffer les voyelles et à faire des liaisons "mal-t'a-propos" il y a un monde. Alors qu'l'accès aux écoles de journalisme s’veut d'plus en plus élitiste, il est curieux semble-t-il, qu'on n'leur apprenne pas à "poser leur voix" et à réfréner des accélérations d'débit qui nuisent à la compréhension. A titre d'exemple, on entend à longueur d'antenne : " J'veux…", "d'la…" et autres ramassis d'voyelles et d'consonnes. La contraction des expressions est une pratique quotidienne dans la vie commune. Multiplié par le nombre d'fois où cela se produit lors d'un JT ou d'une info, ça rend l’message d'plus en plus vulgaire.

Je ne suis pas l'dernier à pratiquer ces amputations du français et j'en joue quelquefois, en toute connaissance de cause (la preuve), mais les médias qui s'veulent audibles par l'plus grand nombre doivent aussi considérés qu'ils ont une obligation d'présentation physique ou verbale. Comment s'étonner après cela d'entendre des horreurs dans la bouche des enfants dans les cours d'récréation et dans la rue et de les r'trouver sur les copies ?

Bien sûr, on n'leur d'mand'ra pas une phonétique digne d'un orthophoniste, mais l'respect des formes et des convenances de la langue, qui par ailleurs est très belle, n'est pas superflus pour la compréhension et l'écoute. La purée d’mots que cela devient est tellement répandue en anglais qu'certains anglophiles ont du mal à comprendre des compatriotes d'l'autre bout du pays. Mais ça fait d'jeun's et moderne, coco !

Après tout, il en va du passage d’l'information vers l’plus grand nombre. Et ce nombre-là, finit par s’fatiguer de d'voir décrypter les messages, sauf p't'ête sur des radios locales de quartier, et encore…


Patrice C.

 

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