Nos 'représentants' publics ne sont plus de notre monde, par Patrice


Illettrées !

 

Mais oui, bien sûr, toute la misère du monde vient de là. Ceux qui sont au pouvoir doivent composer avec des illettrés ! Imaginez un peu la difficulté… Se plonger, devoir tenir compte de ce magma informe, inculte, ignorant… un abîme !

Toute la réalité de la vie politique d'aujourd'hui est là. La souveraineté des Etats est de plus en plus détournée, usurpée par des gens extérieurs au milieu politique : hommes d'affaires, société civile, ONG, lobbies divers, etc., qui ne connaissent rien d'autre que ce qui les concerne et qui ne sortent pas de leur cocon doré. Le fric est le maître-mot, et qu'importe la légitimité, la pérennité républicaine. Descendre dans la vraie France, c'est douloureux ! Comme le disait Marianne avec l'enquête de Guilluy et Noyé (*) : il y a cinquante ans d'écart dans la vie de tous les jours entre la France provinciale et Paris. Il suffit de s'y rendre. Et pas en pèlerinage ou en curieux malsain comme d'aller sur les lieux d'une catastrophe pour voir.

On sait depuis des décennies qu'une grande partie des élèves de 6ème ont des difficultés avec le français, qu'il y a encore des travailleurs des générations précédentes qui sont en situation dépassée car non formés professionnellement et, parce que le progrès en marche n’est pas le leur, qu’il se fait sans eux. Est-ce une raison pour en rire, pour s'étonner lorsqu'on fait partie des décideurs ? Bien sûr, M. Macron ne fait pas et n'a jamais fait partie de "ce monde-là". Imbibé, noyé dans la bourgeoisie parisienne, fils de, membre de la banque Rothschild qui est encore, pour ces Français d'outre-France justement, l'exemple cité sémantiquement du pouvoir et de l'abus : "Je ne suis pas Rothschild, moi !" C'est ce que disent encore les Français le 20 de chaque mois, quand ils sont arrivés au bout de leur salaire. Quand on vient de "", M. Macron, on est un ovni, un zombie pour le Français moyen ! Les dorures de la République ne sont pas l'ordinaire des Français, sinon le Jour du patrimoine. Il faut d'urgence intégrer des Français "de base" aux instances du pays pour que le ressenti fasse l'aller-retour en continu.

Ils et elles peuvent être fâché-e-s les Françaises et les Français, mais au moins ils et elles auront compris clairement à quelle sauce on les traite dans les palais de la République. Quel décalage s'est creusé entre Paris, ses palais, ses musées, ses grandes écoles et les usines, les ateliers, les champs où l'on trime encore comme il y a cinquante ans pour un résultat en total décalage d'avec ce qu’"on" croit. Ce n'est pas un vain mot, une provocation dans la bouche des ouvrières et des ouvriers que de dire : "Qu'ils viennent voir !" parlant de ceux qui se posent en dignes représentants de ceux qu'ils ignorent jusqu'au mépris.

La coupe était déjà pleine avec les turpitudes des élus, depuis des années, cette fois, la coupe déborde.

Le ras-le-bol est là et bien là. On a sorti des fourches en 1789 et en 1848 pour ces mêmes motifs et les têtes sur les piques ressemblaient étrangement à celles d'aujourd'hui…


Patrice C.

 

(*) La France périphérique, comment on a sacrifié les classes populaires, Ed. Flammarion, 18 euros.

 

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