La vengeance, clef de la guerre impériale, par Patrice C.
Quand l'hégémonie fait parler la poudre.
Il en va de la guerre comme d'une nécessité
incontournable et parfaitement justifiée par des fauteurs de troubles selon des
critères acceptés par tous. Il s'en faut, et de loin, que cela ne soit en fait
qu'un alibi.
La construction et l'installation du monde tel qu’elle est
a toujours été vue et conçue d'après la vision occidentale et la civilisation
qu'il porte et impose depuis les Croisades. Fort d'un devoir de planification
et de normes propres, tous les pouvoirs qui se sont succédé dans la partie
occidentale du monde ont concouru à ce qu'il n'y ait qu'une hégémonie
dominante, celle de la civilisation occidentale.
Imposer ses valeurs, ses droits, ses pouvoirs a
toujours été l'objectif d'un judéo-christianisme conquérant qui ne tenait pas
compte des autres civilisations, comme l'empire ottoman ou la Mésopotamie qui
étaient pourtant une de ses composantes historiques, encore moins des cultures
arabes ou sud-américaines. C'est donc par la conquête que l'Occident s'est
imposé jusqu'au XIXe
siècle, des massacres d'outre-Atlantique qui ont nécessité la traite des
Africains, puis par la colonisation de l'Afrique et de l'Inde. La volonté de puissance
est une constante en Occident. Dirigée et obligée par le clergé depuis le XIe siècle, elle a toujours
dirigé l'esprit de conquête. Beaucoup plus que la volonté de profit. Hors de
l'Occident, il n'existerait donc rien.
C'est d'un jeu de conquêtes tectoniques immuables dont
nous sommes les jouets. Bizarrement, les limites en ont été définies à l'Est
par des repères religieux (caveau du Christ),
mais pas à l'Ouest. Le résultat a été le renforcement, depuis l'Europe, de la
partie Ouest. Le reste du monde, tant au Sud qu'à l'Est extrême restait terrae incognitae, le pouvoir occidental
s'installait et se renforçait à l'Ouest, s'y installait de droit et de fait et
développait sa puissance. La "bande"
européenne verticale pouvait rayonner sur la moitié du monde. Ses émissaires
s'installaient aux Amériques.
A trop vouloir s'ériger en dominateur, on ne peut que
soulever des jalousies, des refus. Le réveil n'est encore que partiel de
l'Orient et de l'Afrique, mais sa volonté d'exister entière. Le rejet de l'occidentalisme conquérant est
parvenu à maturité. Le maintien trop long de pays conquis dans le non
développement ne peut que générer des velléités de revanche et une identité
propre.
Malgré l'ouverture du monde par les progrès
technologiques, on constate que ce n'est
pas la culture qui sert de ciment, mais le profit et que celui-ci rend
chaque jour plus visible les différences maintenues vaille que vaille par
l'élément dominateur.
L'époque est bien révolue de maintien sous le boisseau.
Le réveil naturel des parties dominées se fait entendre. Il est presque cocasse de constater que ce réveil est, lui aussi, guidé
par des considérations religieuses. Il s'en faut donc désormais que le
monde soit la proie de dissensions et de désaccords
cultuels qui prennent racines dans la misère et le mépris entretenus par le
dominateur historique. Etonnez-vous après cela que la fracture devienne gouffre !
La seule solution
que connaissent les puissants est la guerre. Toutes
les constructions politiques qu'ils ont pu mettre sur pied, justement paraît-il
pour ne plus y avoir recours, s'avèrent inefficaces tant les tensions qui y ont
cours sont importantes. C'est que la confiance ne règne pas entre "associés" qui ne sont toujours que
provisoires ou de circonstances. L'unanimité toute provisoire ne peut se faire
que sur un consensus, face à des faits considérés comme insupportables. Faits
qui ne sont bien souvent que l'émanation d'un trop plein de domination.
On ne se bat plus
aujourd'hui pour des motifs de conquête, mais pour des motifs de vengeance.
Patrice C.
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