La grève des classes moyennes supérieures, par Patrice

Le tiers Etat est en grève.

 

Ça y est, la classe moyenne supérieure se manifeste ! Les ex-codirigeants du pouvoir se rebiffent ! Les "honorables" travailleurs indépendants rugissent leur haine du pouvoir dès qu’ils sont laissés pour compte, ce qu'ils attendaient de faire officiellement depuis qu'ils le cachent dans leur soutien dissimulé au FN. Bas les masques !

Depuis que le pouvoir est d'origine divine, une frange des travailleurs français s'identifie au pouvoir, se veut cousin et soutien. En même temps il entend en tirer profit. Rien de gratuit chez les frustrés depuis qu'ils n'ont pu accéder à la Cour, qu'ils ont toujours été considérés comme la cinquième roue du carrosse, tout juste considérés comme bourgeois. Ceux de 1830, ceux de 1871 !

Ni curés ni peuple, ils ont toujours été entre deux pouvoirs mais font partie des électeurs censitaires. Elite, ma belle élite… Seuls les métiers d'art trouvent à justifier leur existence. Aujourd'hui plombiers, électriciens, mécaniciens et autres carreleurs vivent de leur art. De quoi vivent les notaires, les huissiers, les paramédicaux, les "officineux" en tout genre ? D'un commerce dont on leur a accordé l'exercice. D'accords que même Pétain leur a renouvelés au point de les protéger par des conseils de l'ordre professionnels. Rétrogrades à souhait, ils sont gardiens de prérogatives qui pourraient leur échapper et tomber dans le domaine public. Avez-vous vu un bistro, une boulangerie, fermés aujourd'hui ? "Mon statut de profession protégée, c'est mon assurance-vie, mon assurance chômage !", voilà ce que l'on peut et doit entendre.

Leur soutien à l'heure actuelle ? Macron ! Un banquier, évidemment protecteur de son monde. Faire faire des économies à l'Etat, et peu importe combien, dans l'état actuel de la situation, tout est bon à prendre et il faut privilégier les échoppes plutôt que les économies sur les ménages et les familles. Sur les enfants par la loi d'accompagnement des naissances. Ce sont les bourgeois boutiquiers qui feront la soudure ! La presse a tellement peu à dire à ce sujet, qu'elle ne fait que constater… Finalement, un simple fait : les professions protégées (à quel titre ? le conseil est libre) sont en grève ! Ils bénéficient de délégations de pouvoir, ils sont des relais du pouvoir (notaires, huissiers) : miroir, mon beau miroir ! Bien qu'incapable, ce dernier agit quelquefois. Qu'il se retourne vers celles et ceux qui le maudissent, qui le dénigrent : ça ne fera pas pleurer dans les chaumières !

La fin des monopoles mérite d'être menée au galop. Au moins, ce gouvernement aura-t-il fait quelque chose d’un peu populaire. Ne serait-ce qu'une fois ! La liberté du commerce est suffisamment claire : il ne s'agit pas de liberté de profits quand il s'agit de la santé et des droits de chacun.

Patrice C.