Les journalistes ne servent plus à rien, par Patrice C.


Quand la presse n'a plus rien à dire.

 
Lorsqu'elle n'a rien à voir et rien à faire, la presse n'a plus rien à dire.

Situation paradoxale d'une profession qui est là pour faire connaître, informer, voire éduquer, lorsque celle-ci se retrouve en situation de réflexion, d'analyse, d'étude d'une situation, elle se retrouve muette. Tel n'est plus son rôle que de ne rien voir et rien avoir à raconter.

Si pas de fait : pas de presse ! Extraordinaire.

C'est à ce point que lorsqu'elle se retrouve dans une telle situation, elle vous fait partager son dépit. C'est ainsi que le dernier sommet de l'Otan au pays de Galles n'a recueilli que pleurs et récriminations de la part des envoyés qui n'avaient d'ailleurs rien de spéciaux tant ils étaient unanimes à geindre. On avait mal reçu la presse ! Maintenue à treize kilomètres de distance de son (ses) sujet(s) et objet(s) de leur travail, on ne leur avait ouvert (entrouvert) la porte que pour une photo de famille traditionnelle (qui n'apporte rien) et un point de presse stérilisé par le secrétaire général de l'organisation. Visiblement, seul Hollande a tenu sa petite conférence de presse personnelle, et même très personnelle, tant il est vrai qu'en France, on n'hésite pas à laver son linge sale en public. La seule anecdote aurait été le survol du site par des représentants ailés des forces en présence parmi lesquels figuraient des avions polonais, mais russes ! Les journalistes savaient la présence de vingt-huit chefs d'Etat et ils n'ont pas pu les approcher… Drame. En plus, ils furent mal reçus par la sécurité militarisée. A se demander ce qu'ils sont venus foutre là ! On leur a gâché le métier et, surtout et par-dessus tout, on les a méprisé, tenu pour quantité obligée mais négligeable. Décidément, les politiques ne respectent plus rien ni personne. Des goujats !

Il eût fallu respecter les convenances, voire la complicité et être déférent. Les journalistes sont l'interphase entre le pouvoir et le peuple, quand même ! Mort de rire disent les jeunes.

De l'avis de journalistes Britanniques, ce fut un sommet calamiteux (le pire jamais vu) et cela dura deux jours ! Quand même ! Le site d'un prestigieux golf était habité par des blindés, ce qui a dû ravir les Anglais amoureux de leurs pelouses et tous les golfeurs du monde qui ont pu imaginer l'état des greens après… Le sujet du sommet était la Russie et l'Ukraine, on s'en serait douté, et nous étions là dans une forteresse de la dernière moitié de la bipolarisation, toujours active, la question à se poser étant pourquoi. Cela ne semble pas avoir gêné les journalistes ni les avoir interpellé de ce qui fut une belle occasion de retracer l'Histoire plutôt que de vouloir la réécrire, mais plus pipole que politique, ils déléguaient bien volontiers la parole à tous les "experts" du monde de la presse, c'est-à-dire qu'en fait, ils abandonnaient leur métier à d'autres…

La presse n'a décidément de beaux jours devant elle que sur papier glacé.

Patrice C.

 

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