Ce qu'est la guerre, par Patrice
Le jihad s’invite à l’ONU.
Alors que l'information se déplaçait sur les terres
onusiennes pour traiter d'un sujet pacifique, pour une fois, concernant quand
même une tentative de sauvetage de l'air de la planète, nous avons été rattrapés
par une actualité beaucoup plus violente.
C'est en effet au moment où l'ONU se penchait sur
l'avenir planétaire en matière d'écologie, avec le ferme espoir de parvenir
cette fois à une signature globale pour l'avenir de notre espèce, que la triste
politique internationale s'est insérée dans le débat par l'intermédiaire d'un
assassinat et qu'elle a ravi toute les attentions.
L'émotion qu'a suscité l'exécution de Hervé Gourdel,
guide de haute montagne et photographe français, en Algérie, a fait passer à
juste raison, d'autres soucis pour de la roupie de sansonnet. Le pas semble
désormais franchi dans l'escalade des menaces que font peser sur le monde un
groupe de terroristes se réclamant d'un islam qu'ils ont rebâti à leur sauce.
L'émotion, malgré la volonté légitime de rester ferme, était palpable dans les
propos et l'attitude de François Hollande lors de son intervention de New York,
à l'image de ce qui était au même moment ressenti en France. Les précédents
événements du même tonneau, qui nous avait interpellés avaient d'autres nations
pour victimes. Ce n'est que lorsque nous y sommes confrontés directement que
toute l'ampleur de l'horreur s'impose.
La question qui se pose maintenant est de savoir si
nous allons devoir continuer à vivre avec cette menace au-dessus de nos têtes ?
Les explications et analyses qui nous sont données par les journalistes et des
spécialistes de terrain ne laissent guère de doute sur la situation et son
évolution. Ce n'est pas en faisant efforts de précautions oratoires que l'on
peut parvenir à dissimuler la part de vérité qui s'impose semble-t-il. Qu'ils
soient experts, militaires ou politiques le constat perce sous les propos. Le
calendrier des exactions de ce genre remontent déjà à plusieurs années sous
formes d'attentats ou d'agression, que ce soit au Maroc, en Algérie, en
Tunisie, en Libye, en Egypte, soit sur tout l'arc Sud méditerranéen où subsiste
des foyers actifs. Le bilan vient s'ajouter à celui de pays devenus
structurellement en guerre tels que l'Irak, le Liban et la Syrie. On sait que
cela peut dégénérer sur des actes comme New-York et les Twin Towers.
Les dernières dispositions militaires prises en
Afrique prouvent, s'il en était encore besoin, l'inanité des interventions
militaires sur le terrain cependant réclamées par un député (Alain Marsaud). On a pour preuve le Mali
où l’armée française est encore confrontée à des sursauts terroristes malgré
les moyens déployés et le Nigéria où l'armée nigérienne ne peut pas grand-chose
pour empêcher la poursuite de la déstabilisation du pays par les mêmes.
A une guerre de type traditionnelle, cette nouvelle
catégorie d'intervenants oppose une forme de guérilla de la terreur qu'ils
appliquent d'abord dans leur pays. Leur vocation est bel et bien, conformément
à leurs déclarations, d'imposer leurs visions des choses sous couvert d'un
islamisme radical lui-même dénoncé par les représentants de la religion
islamique. On est donc en droit de considérer qu'ils ne se satisferont que de
leur définition et de l’idéologie de reconquête de territoires qu’ils ont
construite.
La question est maintenant de savoir : que
faire ? Cette adversité par trop atypique n'en est que plus effrayante et
ses actes ne démentent pas le sentiment ressenti, ce qui participe de leur
stratégie. La question corollaire est : faut-il leur faire la guerre de
façon conventionnelle ? Une multitude de questions se posent alors que le
"phénomène" est connu
depuis la guerre d'Afghanistan.
Il semblerait que, si ce n'est la solution, au moins
l'origine de l'extension puisse être définie et traitée au moment où même
l'Arabie Saoudite s'avoue cernée par l'instabilité terroriste.
Patrice C.
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