Consommer dans le nouveau monde qu'on nous fait, par Patrice C.


La vie dans la dignité.

Face à la raréfaction des emplois dans notre Europe ex-dominatrice, le temps approche à grandes enjambées où il va bien falloir permettre à une catégorie de la population de continuer à vivre, la catégorie des laisser pour compte du progrès ou de l'inconséquence et de la prévoyance minimale des Etats.

De projets, il n'en a jamais été question pour les nations hors la catégorie des possédants. Le fonctionnement du monde n'a jamais été conçu prioritairement en tenant compte de certaines catégories sociales qui n'ont toujours été considérées que comme nécessaires en période prospère et comme variable d'ajustement en période de disette, les considérations d'ordre philanthropique n'ayant jamais eu cours. C'est cette seconde période que le monde traverse depuis quelques décennies.

Nous sommes arrivés au point culminant de l'apogée de ce que certains appellent le progrès alors qu'il s'agit en fait du virage irréversible qui entraîne de façon irrémédiable la société mondiale vers un avenir différent du passé. Ce sont les circonstances de gestion qui imposent désormais le rythme et la forme de la société. Feignant la surprise, les dirigeants se voient contraints d'improviser une nouvelle organisation, une nouvelle échelle de valeurs et de priorités. Sûrs qu'ils le furent depuis toujours, que la vie est un long fleuve tranquille, ils se voient opposer à des courants contraires qu'ils se sont bien gardés d'anticiper, de peur de troubler leur tranquillité et leur assurance de jours toujours meilleurs.

Le monde devenant dans les faits l'open space naturel de tous, les lois de l'évolution sont devenues celles de la vie quotidienne. La création, par défaut, d'une nouvelle hiérarchie sociétale étant de plus en plus imposée par les conditions économiques et le gardiennage serré des nantis, c'est avec des précautions d'orfèvre que les dirigeants élus se voient dans la situation de devoir suppléer et parer à des "dérapages" imprévus.

Il va falloir désormais tenir compte et intégrer le fait d'une faillite annoncée. Les misérables mesures, mises en application depuis quelques dizaines d'années dans l'organisation des sociétés, semblent arrivées au terme de ce qu'il était possible d'en attendre et n'étaient pas une fin en soi. Les villes ou quartiers ghettos continuent à perdurer et représentent, pour des raisons annexes mais inhérentes, des poudrières. Le cancer social, comme l'autre, se développe et dévore ses sujets. Livrés de plus en plus à eux-mêmes, ceux-ci trouvent là où ils le peuvent les ressources matérielles et spirituelles nécessaires à leur survie.

Les écarts ne font que se creuser et créent des rejets plus violents. A la fin d'un été où l'on a pu constater, encore plus que l'année dernière, le désespoir et la jalousie légitime de 40 % de Français qui ne peuvent vivre cette saison comme leurs semblables, où les entreprises continuent de fermer créant un déficit de la balance commerciale, car il faut bien qu'ils soient là, ces produits qu'on ne fabrique plus et qu'on est obligé d'importer, tout cela participe à un effet boule de neige et à un climat tendu avec guère d'espoir d'amélioration, car le profit et la conservation des avantages apparaissent de plus en plus clairement comme l'objectif de certaines catégories de sauvegarder leurs acquis, fussent-ils au détriment du plus grand nombre.

La paupérisation devient massive et la chasse au "gaspi" de plus en plus socialement centrée sur les catégories qui "coûtent". Un rééquilibrage des ressources devient nécessaire au fonctionnement de la société. D'aucuns avancent la mise en place d'un revenu de base inconditionnel. Loin de l'assistanat d'Etat, cela aurait pour objectif à la fois de combler le fossé existant, de relancer la consommation de façon plus égalitaire et de ramener la paix par la dignité. La situation semble tellement insoluble que le bon sens voudrait que l'on y pense sérieusement(*).


Patrice C.

 
 
 

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