A la télé, Europe & médias, c'est tous les jours exceptionnel, par Patrice C.


Transes en tous sens

Finalement, c'est peut-être en affrontant l'écran blanc (de mes nuits bien noires, soyez-en sûrs) et en revenant à mon inébranlable, incontournable et désormais inévitable haine du politique que je réussirai à vous faire passer un moment.
Les derniers titres de la presse parlent de "Changer la vie"… si, si ! Peur de rien ! On fait des titres qui d'ailleurs n'en sont pas car ni informatifs ni incitatifs, et on déroule une vague idée pas bien bouclée. On s'étonne que Nice-Matin soit à vendre ? "N'ont que ce qu'ils méritent !", tous autant qu'ils sont, sauf peut-être le service comptabilité. Les autres : tous coupables ! La presse papier et surtout la quotidienne, c'est comme les vidéoclubs : on n’en a plus besoin. On a tout à la maison ! Retour au cocooning de masse, aux enfants-rois et à la haine du voisin, du facteur, de l'instituteur et vivent Carrefour et Auchan où l'on se retrouve tous le samedi après-midi (« C'est ça la vie, coco ! ») avant de s'effondrer dans son canapé avec une pizza surgelée qui sort du micro-ondes. La vie, quoi…
Alors, vous pensez, des élections européennes ? Mais non, pas pour moi, pas pour nous ! On s'en fout ! Pendant ce temps-là, quelques zozos amusent nos écrans et défilent, défilent, défilent… Et ils causent, causent, causent… Les minoritaires ont la parole. Ah, ça oui ! Et ils s'en servent, ils l'utilisent à satiété. Pour qui ? Pour quoi ? D'abord pour eux. Puis pour les copains qui font partie du même club, qui font le même métier. Celui d'user et d'abuser d'une situation obtenue un peu par hasard, au fil des réunions de parti puis de l'ascension dans les instances, avant les estrades. Puis du fauteuil, de la bagnole de fonction et des pépettes qui tombent. L'auge de picotin n'est pas mauvaise. "Faut bien vivre, mon brave !" (Merci la condescendance). Après quelques années, soutenues par les copains qui vous renouvellent leur confiance, on s'habitue… C'est pas l'usine ! D'ailleurs y'en a plus d’usines, alors… On pousse sa vie d'élu comme d'autres une brouette, et ça dure, dure, dure… C'est qu'il faut les racler les fonds de tiroir, les tirer les ficelles usées, les renouveler les clichés éculés, pour continuer comme tout le monde, jusqu'à la retraite. Il y en a même qui finissent par s'endormir, toute honte bue, en public ! Mais ils tiennent !
Vous, nous, moi, on n'est pas sûrs d'aller jusque-là, et faut voir dans quel état on va y arriver… si on y arrive ! En attendant, on nous repasse les plats : municipales, législatives, régionales, européennes, etc. Tout cela n'a d'ailleurs plus d'importance, puisqu'on n'y va pas ! Alors les autres, ils rament ! "Françaises, Français, allez-y ! Faites pas les cons sinon on n'existe plus !" Ah bon ? Qui qui va nous becqueter ? Qui qui va nous en faire voir des pires qu'en ce moment—? Les précédents, ceux qui — bien sûr — vont revenir à leur tour ? Bof !
Maintenant, c'est rendez-vous dimanche soir, 20 heures. Ça va ou ça va pas saigner, comme le disent certains ? Déjà qu'on n'est pas joueurs, en plus on va devoir se les infuser un dimanche soir. Cela que pensent les Français. Evidemment, Pujadas prendra son pied, il pérorera comme ses confrères et consœurs. Ils vont vibrionner, frétiller ! Etre quasiment en transe. Ils vont "faire leur métier" à un moment forcément important, crucial, sinon ils seraient aussi dévalorisés que l'actualité. Il faut donc que le moment soit grand ("Comme moi !", vont-ils penser).
Lundi, on reprendra une vie normale. Patience, courage !
Patrice C.

 

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