Les politiques, c'est du cinoche de séries B, par Patrice C.


Politiques pour séries B.

L'idée (toute relative) m'est venue que les politiques avaient tous et toutes plus ou moins la gueule d'acteurs de série B.
Que ce soit du cinéma ou de la télévision, c’est plutôt cette dernière que l'autre, car ils n'existent que par elle. Je dis "gueule", comme on l’entend au cinéma. En politique, nous sommes quand même très loin de cette référence. Quel est l'homme politique qui peut prétendre avoir la "gueule" de Gabin, de Delon ou autres Ventura ? Tel n'est pas leur objectif. D'ailleurs le cinéma ne fait pas appel à eux et la télé n'a pas besoin de "gueules" car elle se contente de silhouettes fadasses et insipides qui jouent aussi mal que le font les politiques.
Repli donc sur des séries B où, quelquefois, les vrais gueules font bel emploi. Voir les éternels "Tontons flingueurs" et autres délicatesses du même genre. L'humour y est pratiqué, évidemment, au second degré et tout le monde y trouve son compte. J'ai trouvé des exceptions, à propos de gueules. Si elles devaient tourner, ce serait une catastrophe encore pire que de les voir à l'Assemblée nationale ou à la télé, mais je me contenterai de leur aspect. Que diriez-vous de Balkany (l'inénarrable du 92) ? Pour ce qui est d'être une gueule, c'en est une ! Il faut voir qu’elle ! Le talent mis à part, il y a du Félix Marten dans cet homme-là. Même dans les manifs, on ne pense pas à une imitation tant l'originale est parfaite. C'est d'ailleurs en ce moment lui-même qui vit le scénario qu'il a lui-même concocté. Quelque chose de tout à fait probable et réaliste, plus près du degré zéro que de Melville, mais qui vaut son pesant de cacahuètes de l'entracte tant le rôle est tenu avec naturel avec la certitude d'être "le" gars qu'il faut. Il n'a bien sûr aucune idée de la dimension de son rôle car ce n'est pas une composition. Fortiche !
Ah, si les metteurs en scène avaient des acteurs capables d'être aussi vrais que nature… Il est livré (Balkany) avec tous les accessoires : smoking, fausses dents, teint empourpré et limite vinasseux, air con et pieds plats. Une affaire ! Il a d'ailleurs poussé le soin jusqu'à déléguer un second rôle à sa femme. Contrairement aux acteurs, ce sont eux qui vont devoir payer ! Un million d'euros pour avoir le droit de continuer d'exister. Une belle somme pour une rémunération en droit d'auteur. Ils vont même jusqu'à s'autofinancer !
Dans la catégorie inépuisable des politiques à mourir de rire, sauf ceux qui y croient et s'y voient dur comme fer, il n'y a qu'à plonger la main dans la mêlée. L'un des premiers de la liste (« and the winner is… ») : Wauquiez. Perle assez rare pour occuper le rôle, ou similaire, à celui d'un troisième rôle inexistant en tant que tel mais dont la présence à l'écran serait sûre. Impossible de remettre un nom dessus après avoir vu le film, mais on le situe avec des onomatopées suffisamment expressives pour le resituer : "Ah, oui, le grand con qui fait…". Autre possible winner : Xavier Bertrand ! Un condensé de suffisance alors que tout le reste plaide le contraire. En beaucoup moins drôle (et pour cause !), il y a là quelque chose de Francis Blanche (pauvre Francis !). Là aussi, évidemment, pas de composition, que du naturel. Bien sûr, il faut voir quel… mais dans le rôle d'un notable sûr de son fait et habité par le pouvoir : une réussite ! Et tout cela naturellement !
Chapeau les artistes qui s'ignorent. Je vous invite à pratiquer ce jeu. Vous ne serez pas dépaysé et, au pire, vous aurez passé un bon moment.
Patrice C.

 

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