Et la suite d'un soir électoral, par Patrice C.
L'obligation de
résultats immédiats.
Bien que quelque
peu (!) désabusé par la politique telle qu'elle est pratiquée et par les
personnels qui la servent, il faut bien admettre et reconnaître que l'impact a
été violent. Toute distanciation que l'on puisse mettre entre les événements et
le vécu, la réalité est brutale et le résultat difficile à admettre.
Vivre sous le
règne de plus en plus prégnant du FN, cela faisait rire. La provocation pouvait
même être objet de dérision et d'humour noir. Prendre en pleine volée la
réalité de la chose, sa concrétisation, en est une autre. La pilule que l'on ne
croyait pas devoir absorber un jour est là et bien là et il faut l'avaler. Il
est loin le temps des "Dans ce cas
je m'exile !", ou "Je pars
sur la lune !"
Il va falloir
vivre avec "ça" et,
visiblement, à Hénin-Beaumont, au bout de deux mois, ils ont doublé le score alors
que la politique municipale n'a pas encore donnée de résultats probants. Si
c'est une question d'ambiance, faut-il se préparer à un renversement
radicalement opposé de toutes les tergiversations auxquelles nous étions
habitués jusqu'alors, de même qu'à un changement dans les valeurs de nos
priorités ? Peut-on vivre sous le
FN et rester digne ? Peut-on vivre sous le FN sans souffrir plus que sous
l'UMP ou le PS et avec dignité ? Faut-il dédiaboliser le FN ? La
question n'est pas que sociétale, elle est avant tout éthique.
L'image de sa
domination ne colle pas aux idées qu'on s'était fait de la domination du FN. Il
est vrai qu'il n'y pas de chars devant la mairie d'Hénin-Beaumont, ni de
miradors. Va-t-on pouvoir un jour prochain vivre dans une France politiquement
transfigurée politiquement sans pour autant ne pas être invivable moralement ?
Va-t-on s'y faire ? L'admettre, sûrement jamais ! Ne serait-on pas
plus malheureux sous son règne ? Il est temps, je crois, de se poser les
bonnes questions. Vivre sous un régime socialiste, cela paraissait incroyable
en 1981. Refaire l'expérience d'un nouveau vécu avec le FN paraît-il possible ?
C'est ce genre d'éventualité qu'il faut envisager.
Il reste aux
hommes et femmes au pouvoir en France de faire pour nous le choix, par ses
actions politiques. Tout recours aux urnes, pour le moment, est déconseillé si
l'on ne veut pas accélérer ce qui paraît évident. Il faudrait donc une
orientation tout à fait nouvelle sans passer par les urnes. Prendront-ils d’autorité
les décisions qui imposeront un choix radical ? Quel peut être ce choix
qui soit assez fort pour stopper le FN et réconcilier les Français avec leur
Etat ? Décideront-ils une sixième république, une nouvelle constitution ?
Tout cela doit passer par les urnes. Donc impossible. Pourtant, il en va non
plus de leur crédibilité, mais d'un coup d'arrêt à l'avance frontiste avant
tout. L'urgence d'agir est à notre porte. Nous ne sommes pas prêts à baisser
pavillon et à nous résigner à vivre autrement que sous la démocratie que nous
connaissions, qu'elle soit de droite ou de gauche. C'est un peu comme si l'on
disait que l'on va peut-être vivre sous un régime totalitaire communiste façon
Staline. Serions-nous prêts à accepter plus facilement celui-ci que celui-là ?
La position de Hollande, relayée par Valls de ne rien
changer n’est pas faite pour nous rassurer. Nous sommes sur un champ de
bataille et le général ne veut pas changer de stratégie alors que celle-ci
vient de se voir administrée une deuxième raclée en huit semaines.
Jusqu’où donc ira-t-il ? Travaille-t-il pour l’ennemi ?
Là, on ne rigole
plus ! La trouille ? Pas encore suffisamment. C'est la confiance qui
manque le plus.
Patrice C.
(NOTA de LSR : voir ci-dessous les données chiffrées et une probable raison politique entre données et causes, et réciproquement)
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