Où en est la France (est-elle mûre pour expérimenter un autre régime ?), par Patrice C.


La France en situation bloquée.

Nous sommes à la croisée des chemins. L'avenir politique de la France se dessine de plus en plus clairement.
Les diverses occasions qui viennent de nous être proposées de définir la France de demain n'ont pas tournées à l'avantage de la démocratie (la vraie) et du républicanisme. Il ne faut pas en chercher des explications approximatives qui se veulent avant tout normatives et dilatoires. Il s'avère à l'évidence que la prise en compte de leurs responsabilités par les Français d'abord et leurs édiles politiques ensuite n'est ni effective, ni suffisamment réaliste pour que l'avenir ne s'affirme pas d'une façon certaine dans la perspective qui s'est dessinée lors des élections européennes.
Il faut aborder la situation plus en amont de sa construction politique, remonter le temps depuis sa source et l'origine de son instauration pour en tirer la leçon compréhensible à défaut d'être profitable. Une réelle critique serait salutaire, quelles que soient les conclusions, aussi dures puissent-t-elles être.
Nous n'avons pas suffisamment évolués, nous ne nous sommes pas suffisamment adaptés en douceur à la modernisation du monde, depuis les décisions du Conseil national de la Résistance (CNR). La France donne l'impression d'avoir accouchée d'un programme parfait pour l'époque mais ne l'a pas modifié et n'a pas changé les hommes depuis. On se console de notre défaite de 1940 et de notre honte nationale, d'avoir préféré la Collaboration au combat en inscrivant, avons-nous cru, notre avenir dans le moment favorable que nous ont offert nos alliés. L'ombre de de Gaulle plane encore sur la France. L'exemple du « Grand Homme » est tellement incontournable, qu'en France, on n'ose même pas envisager l'avenir de peur de ne pas être perçu à son égal. Les politiques qui se sont succédés depuis n'ont pas aboli ce complexe freudien de la référence/révérence au père.
Si l'on y regarde bien, la France, dont on dit que c'est son charme, n'a guère évoluée depuis l'après-guerre. Nous sommes toujours les curieux Gaulois du monde. Nous souffrons d'un manque certain de réalisme et de visibilité en l'avenir. Les politiciens de droite n'ont pas expurgé leur complexe du père et préfèrent louvoyer entre un centrisme mou et un libéralisme assumé. Il n'est bien sûr pas question d'adopter une évolution guidée par un modernisme désuet et mercantile, mais d'un profil qui aille avec l'époque et soit en cela novateur et adapté. Cela n'empêche pas les particularismes. Les idées nouvelles ne sont pas forcément celles issues d'un libéralisme exacerbé et emprunté. L'identité peut être nationale sans être ridicule.
Les communistes ont incarné, à une époque, la seule revendication révolutionnaire. Ils se sont vite auto-discrédités. Les socialistes qui les ont suppléés n'ont pas eu le courage d'aller jusqu'au bout de leur doctrine qui n'est normalement que la dernière marche avant le communisme se sont retournés vers la sociale démocratie, puis vers le social libéralisme. A défaut de trouver une adéquation entre les désirs (plus que les volontés) des Français et leurs représentants politiques, le pays est mûr pour accepter le règne du plus fort (et pas du meilleur).
Par ailleurs, la position qu'occupe la France en Europe est non aboutie, inachevée. Quelle est au juste la place d'un territoire qui s'en réfère depuis toujours au pays, sans voir guère plus loin que ses frontières ? Quelle place peut-il occuper dans cette association ? Les Français ne se reconnaissent que chez eux, pas chez les autres… Elle n'a donc rien à faire pour son bien dans un assemblage approximatif qui est contraire à ses conceptions fondamentales. Les tergiversations de ses hommes et femmes politiques ne sont pas là non plus pour améliorer sa situation. Il faudra cependant bien qu'un jour arrive où elle change d'avis, mais où est l'offre attractive et qui la porte ?
A trop laisser passer le temps, la France risque fort de n'être que contrainte de se retrouver à la remorque de l'époque.

Patrice C.

 

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