Exister en arnaquant les entreprises, par Patrice C.


Voyou, c'est un métier !

Dernière péripétie dans le milieu des escroqueries en tout genre : Carrefour avait vendu certains de ses magasins à Dia. Aujourd'hui, les mêmes sont prêts à en racheter une partie… Pour les revendre à nouveau plus cher ?

On vit une époque "merveilleuse" à plusieurs titres, sans toutefois sortir de turpitudes qui relèvent du judiciaire et qui, d'ailleurs, y associent quelques-uns de ses membres. Tout cela en toute impunité, évidemment. On est de plus en plus face à des actions "border line", sur le fil. Certains appellent "ça" du commerce… ah bon ?

Le peu de considération que peuvent avoir les gens qui sont et font "des affaires", sans y regarder et sans y renifler de trop près, relève quand même du tripatouillage entre soi, depuis les anciens des écoles jusqu'aux cercles de rencontres à grosse cotisation. Le monde ne tient plus qu'à cela : être ou ne pas être du milieu.

Milieu qui ne différencie pas les marchands de haricots en boîte des banquiers qui traitent à longueur de week-end d'OPA quasi sanguinaires. Depuis les clashes du Crédit Lyonnais et autres officines glauques qui n'hésitaient pas à s'aventurer jusque dans le milieu du cinéma mondial, jusqu'aux Tapie amateurs de yachts forcément exceptionnels et de luxe qui ont transité par des milieux par très clairs de Beyrouth ou de Sotchi, pour retrouver tout ce "beau monde" à Saint-Tropez (trop de pèse !) : un festival ! Une forme de Disneyland, y compris porno.

Bien sûr, le travailleur, le salarié de base (il serait temps pour certains prétentieux de réaliser qu'ils ne sont que quantité négligeable), ça n'existe même pas pour ces gens-là. Business first ! Le profit d’abord et pour nous. Il est quand même consternant de voir d'où part l'action et où elle atterrit. Du sommet du monde financier on suit une chute libre et verticale jusqu'aux débiles du profit à la petite semaine. Ce raccourci est révélateur du pourrissement de ce que l'on ose encore appeler une société, mais qui en aucun cas ne peut plus postuler au nom de nation.

Alstom n'est pas encore morte qu'on se partage déjà sa dépouille au grand jour. "Je vais acheter ceci, tu vas acheter cela." On ne rêve plus, on cauchemarde !

Pendant ce temps, il paraît qu'on attend des informations concernant Alcatel qui seraient tout aussi apocalyptiques. Finalement, les longs week-ends de mai sont profitables aux rapaces, aux dépeceurs des propriétés nationales du travail.

Dans un autre secteur, Orange ne s'en sort que parce qu'il est toujours le propriétaire du réseau chèrement acquis par les Français du temps des PTT, qu'ils ont payé de leurs impôts. Pour les autres fournisseurs d'accès, on voit à quel niveau se situe l'intérêt de la chose : très en dessous de la ceinture ! Sac de nœuds et paniers de crabes ! Le tout finit inévitablement au grand jour et les pdg ne se refusent même plus d'afficher des augmentations de salaire de 30% et plus. "On ne va pas se gêner !" Les politiques sarkozistes n'avaient pas hésité non plus à s'augmenter avant même d'entrer en fonction… La suite, car il y en aura forcément une du même tonneau, est à venir, soyez sans crainte.

Pendant ce temps, l'Etat gère comme il peut ses petites affaires bien à lui et s'apprête à s'engager au Nigéria, d'abord sous forme de conseil, comme les USA. On sait ce que cela veut dire : les troupes d'élite de la DGSE, de la CIA et les Navy Seals ne se déplacent pas pour la beauté du paysage… A défaut d'être opérationnels sur le territoire, on croit se redorer le blason en intervenant en Afrique, quitte à y laisser des plumes et à faire, par la force des choses, des cartons sur des enfants-soldats. Pendant ce temps-là, les "affaires" continuent, les pdg s'augmentent, les Français pointent au chômage pour lesquels on n'a qu'une ambition : celle de les y rayer des listes.

Je vous le disais : des voyous ! Il suffit de voir le sourire peu contrit des banquiers sortant de chez Montebourg ou de l’Elysée… Même pas hontes d’avoir été appelés chez le taulier en chef, ce qui pourtant n’est jamais plaisant ou de bons augures, chaque salarié sait cela.

Patrice C.

 

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