Les Etats rachetés, par Patrice C.
Spectacle
permanent
La domination, je devrais même dire la
dévalorisation des Etats par des sociétés anonymes, sociétales et autres ONG a
commencé.
J'en veux pour preuve la pression que font subir des
groupements comme le CIO (jeux olympiques)
ou la Fifa (football) à l'Etat du
Brésil. Celui-ci est pieds et poings liés face au pouvoir de la corrida
footballistique mondiale : imposition de construire telle qu'obligée par les
organisateurs, selon les normes des organisateurs, pour le business des
organisateurs. Pour cela, on va jusqu'à raser des habitations déjà précaires
pour accaparer le terrain disponible. On évince sans scrupule des citoyens déjà
dans la misère pour tracer des voies et routes d'accès à un cirque auquel ils
sont totalement étrangers de près ou de loin. Le profit pour eux sera nul et
plus encore. Le Rio des favelas, enfant du football, n'est pas concerné par le
déploiement de ce carnaval-là qui ouvrira en grand les portes à la prostitution
et au trafic de drogues. Les cariocas resteront folkloriques à la condition que
le foot business en ait besoin pour
faire joli dans leur décor. Déjà douze milliards de dollars d'investissement
alors que les deux tiers de la population du Brésil vit au bord du gouffre de
la misère. Des stades au Nordest du pays et même à Manaus ! Pourquoi pas des
régates sur l'Amazone pour amuser le pigeon ?
Aujourd'hui, on représente le sport dans tout ce
qu'il a de misérable. Le Qatar achète littéralement la France. Il paie des
états qui deviennent ses obligés. On impose ! On est incontournable ! Paris-en-Qatarie… Et au milieu coule la
Seine ! "Ne dites pas à ma
grand-mère que je suis footballeur, elle me croit pianiste dans un bordel
!"
Ainsi s'annonce la nouvelle gestion du monde. Les Etats,
comme prévu, abandonnent leurs prérogatives régaliennes. On délègue, on
extrapole, on extériorise jusqu'à ses pouvoirs fondamentaux. Les concerts d'Etat
et autres associations politiques, on le savait, n'existent plus que pour mieux
se faire oublier et mener leur barque. L'Europe n'a jamais été aussi présente ?
C'est normal, c'est ce type d'entité qui est appelée à subvenir à la place des
Etats. A les subvertir aussi. Le grand micmac, la grande braderie des avoirs,
façon soviétique. "Servez-vous, il
n'y en aura pas pour tout le monde !" "Les premiers arrivés seront
les premiers servis !" Ils sont d'ailleurs déjà en place, à l'affût,
en quart. Le grand dépeçage a commencé. Vous,
nous ne sommes plus rien déjà. La mainmise est opérationnelle, les jalons
sont posés. Bénie soit l'Europe et les
autres Alena, Afta, Asean et Cie. « Alouette,
je te plumerai. » La "combinazione"
comme référent et vade-mecum des Etats.
Pauvres pioupious !
Barnum tous azimuts, Sotchi, Rio, Cannes… "Pousse-toi de là que je m'y mette
!" Terrible l'allure, dégagée, impressionnante, pouvoir écrasant. "Cheeeeze !" Derrière les
dents blanches et l'haleine fraîche : la jungle ! Pas conformes s'abstenir !
Place au pouvoir, celui du fric facile, de l'apparence, du bling-bling doré et
brillant. Les singes aiment ce qui brille ? C'est parfait, on en est
ébloui ! Tweets ravageurs, règlement de compte en cent cinquante signes,
fautes comprises… Poutinisme généralisé ! "Un soupçon d'intelligence ?" "Oui, mais pas trop
!" "Deux doigts aurait dit la baronne ?"
La pente est douce, quoique cela s'emballe un peu.
Oui, ça pousse plus fort. L'appétit s'affirme, et puis il n'y a plus de freins.
Il n'y a plus d'aiguilleurs non plus… trop occupés à disparaître en douce, sans
faire de vagues. "Je me recase dans
le privé !" "T'as raison,
Lulu, sauve les meubles !" Après tout ils ne nous doivent rien. On
était censés tout leur devoir, on les a même élu ! Ils se carapatent !
Regardez donc comment ça s'est passé ailleurs… des anguilles, mais aux dents
longues. Pas de raison… Encore quelques cartouches ? "Allez, les dernières, pour la route ! La route du Mali, de
la Centrafrique, du Nigéria, et puis on arrête tout."
Souvenirs, souvenirs…
Patrice C.
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