Ah, ça ira, ça ira, ça ira..., les édiles à la lanterne, par Patrice C.


Fanfan et Lolo sont dans un bateau.

Comme lors d'un Grand Prix de formule 1, le champion du monde laisse ses prétendants se débrouiller entre eux, mais loin derrière lui.
C'est un peu ce qui vient de se produire à l'occasion des élections européennes. Marine Le Pen laisse les petits se débattre, ça leur fera et les dents et les pieds.
Que le FN réalise un quart des votes exprimés n'étonne même personne parmi le personnel politique. Nous avons bien entendu les "On s'en doutait" et "Il fallait s'y attendre" à qui mieux-mieux. Qu'est-ce qui pourrait bien encore étonner nos hommes et femmes politiques en exercice ?
Ils ont encore pour eux le mérite très relatif d'assumer et de continuer à avaler des couleuvres comme n'importe quel supporter de foot : "On fera mieux la prochaine fois", "On est tombés sur une super équipe, rien à dire !". C'est un peu court de dire d'abord que l'on n'est pas étonné et ensuite de prétendre qu'on ne digère pas la pilule qu'on vient de prendre… S'ils ne sont plus étonnés, il faut d'urgence changer de métier ! Dire que l'on est blessés, ça ne prend que le temps de se soigner. En un mot, on oublie, on efface, ce n'est ou sera qu'un mauvais souvenir.
Entendre à quatre semaines d'intervalle le premier ministre et, paraît-il, le président de la République dire qu'on continue sur la voie tracée, quoiqu'il en soit, c'est aussi avoir de l'estomac et un profond mépris pour ses administrés. C'est quasiment prétendre que ce n'est qu'une bande d'abrutis qui ne savent et ne comprennent rien et que l'on fera ce que l'on estime bien pour eux. Un peuple quasi-invalide, sous perfusion et sur lequel veille des gens qui se font discréditer deux fois de suite. Confieriez-vous votre santé à de tels médecins ?
Sur le plan européen, la France va devoir revoir sa position qui n'était déjà pas glorieuse et assumer un héritage de prétentieux encore plus ridicules. Le pseudo-couple franco-allemand qui fait les gorges chaudes des journalistes politiques est plutôt en phase de divorce si l'Angleterre réalise le même score que celui de la France.
L'Angela jolie qui menait sa barque avec le Royaume-Uni va se voir débarquée aussi vite que d'un scooter pour faire de la place à une perfide Albion qui n'en sera pas à son coup d'essai. A ce couple aussi improbable qu'inconfortable qu'un cactus viendra se greffer un Danemark dont on ne parle jamais parce qu'il ne fait pas partie de la zone euro, mais qui, comme la Hongrie mène sa barque dans la même direction que le FN. Va y avoir du tangage dans la mer du Nord ! "Angela, apprends à nager et vite !" Elle pourra toujours se tourner vers les Etats-Unis, bien que ceux-ci n'en aient vraiment rien à faire de nos turpitudes européennes : "Nous d'abord ! Le reste on s'en fout, c'est pas chez nous !"
L'insatisfaction grandissante, et qui peut encore croître, des Français ne va pas se contenter de ce genre de calcul et de ce pilotage à vue. Ils viennent de dire "Non" et "Stop" à l'imbroglio européen. Ils sont à la recherche d'un havre, d'une identité et d'une ligne de conduite. Si on leur propose un autre galimatias, ils risquent fort de trouver le chemin de la rue. Coup de chance pour nos édiles veufs de toute personnalité et d'idées, nous n'avons plus d'élections en vue avant longtemps. Celui pour souffler et de se faire oublier un peu plus. Procrastinateurs comme pas deux, la prochaine fois, ils vont se retrouver à poil place de la Concorde.
Sans perspective, car de cela non plus nous n'avons plus les moyens, le temps des "Ça ira, ça ira !" va à nouveau être mis au goût du jour.
Patrice C.

 

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