Déboires à l'Est... rien de nouveau, par Patrice C.
Un air de déjà vu
Personnellement (et
vous pouvez me dire que vous n'en avez rien à foutre, j'accepte), je crois
que l'Ukraine n'a que ce qu'elle mérite. Comme ça, tout à trac ! Il n'y a pas
de raisons objectives qu'ils se fassent la gueule et finissent par se mettre
des pains et des 7.62 dans la tronche.
Au premier regard, ça a l'air d'une sacrée bande de
beaufs, quand même ! Le mur et le rideau de fer sont tombés en 1990. Ce que
toutes les ex-républiques de la non moins ex-URSS voulaient. Ils avaient essayé
en ‘56 à Budapest et ils ont morflé grave (comme
disent les djeuns). Ils ont recommencé en ‘68 en Tchécoslovaquie et ils ont
repris plus que des gnons… Leur liberté, ils se sont assis dessus pendant des
décennies. Même les fayots du genre Géorgie ont essayé récemment, mais ce
n'était plus l'époque pour ça. Les pays baltes sont passés au travers de
justesse. La chute d'un système ne veut pas forcément dire liberté pour tous.
La preuve par ceux qui ont ratés le coche.
La liberté made in Russia, c'est pour le business. Tout le monde ne peut pas
en profiter. Pourtant, il y en aurait pour tout le monde à voir les fortunes
dilapidées rien qu'en champagne et chambres d'hôtels de luxe de par le monde.
Mais c'est niet ! Bien sûr, se
faire à la raison, c'est pas évident… Les Ukrainiens ont voulu suivre le rythme
moscovite : grande vie pour quelques-uns, la crève pour les autres. Ils se sont
même fait élire pour ça ! Puisque plus rien ne marchait tant pour les uns que
pour les autres d'ailleurs, on a tendu la main à l'Europe. Bonne fille, mais
pas de la dernière averse, celle-ci voulait des garanties. C'est que
l'ex-taulier de la région n'est pas comique… Négocier avec un tenancier de
claque, c'est pas gagné !
Finalement, de tergiversations en hésitations, il a
fallu mettre le feu pour qu'ils y voient clair. C'était pas la solution, mon
vieux ! La place Maïdan, c'est devenu le forum mondial des services de
renseignements et la pêche à la bonne occase. Pire que mieux ! Virer le
gouvernement et partir à l'aventure, par les temps qui courent… pas gagné !
Résultats : partage des opinions, querelles de voisinage, espoirs en berne. On
retourne l'Histoire (la grande) et on
se trouve des poux, des tiques, des cancrelats. De reproches et de suspicions
en explications publiques, on arrive à se détester, à se fractionner. "Plus rouge que toi !", "Plus bleu que toi !" Fatal que ça
ne se termine jamais. Traînée de poudre à travers le pays… Devinez qui pousse
au crime ? Appel à l'aide, comme au bon vieux temps. On oublie tout : Buda, Prague,
Berlin. On a souffert, mais on en redemande ! "On a oublié", "On
vous en veut pas", "C'est
plus les mêmes". Help !
Nous, voyeurs comme pas deux, on s'en fout ! Qu'ils
se d… ! Oui, mais c'est tout de même malheureux d'en revenir là… L'espoir, le
bel espoir déçu et le retour chez papa… D'abord, papa décide de s'installer sur
une presqu'île. Tous les prétextes sont bons. Khrouchtchev ? On ne connaît
plus, on a oublié. La Crimée, terre Tatare est à nous. Y'a qu'à se servir.
D'ailleurs on y vit déjà depuis longtemps, alors… Sur le coup, ça étonne, ce
culot ! Pas très diplomatique le loustic. Même pas convenable du tout ! Malotru
! De l'autre côté : "Ouais, bon, on
va pas y aller, l'est coriace le lascar, pourrait nous faire des misères à plus
en finir, et des grosses !"
Résultat la querelle de quartier est devenue de
pays. On se traite gaillardement de vendu et autres gentillesses, on se tire
dessus et on veut son indépendance quand les autres crient à l’union
profitable. Pourquoi en faire ? Les autres, plus ou moins légitimes, se le
demandent. Les reproches continuent à pleuvoir pire que jamais. La situation se
débloquera d'un seul coup, ça c'est sûr, dimanche et surtout lundi matin, quand
les seconds seront plus furibards que jamais et que tout minoritaires qu'ils
sont, ils voudront foutre les premiers dehors du territoire. Expurgation ! Les
Balkans, c'était plusieurs pays provenant d'un seul. Là, c'est interne,
fratricide.
Oh, oh ! On fait quoi par ici ? Ça ne va pas rigoler
tous les jours.
Patrice C.
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