Et le Vatican s'en mêle sur les icônes, par Patrice


L'éternelle hypocrisie de l'église.

Maintenant, c'est le Pape qui se mêle de la discussion internationale concernant la tolérance des uns vis-à-vis des autres. Toujours prompte à se protéger lorsqu'elle n'est plus aux manettes, l'église ménage ses éventuels alliés. On n'est jamais trop prudent.

La politique vaticane prend des précautions qui pourraient lui être utiles si, d'aventure, on s'en prenait à elle de la même façon qu'on s'en prend à l'islam. Mieux vaut donc ménager les gens de la boutique d'en face. Allons-y donc pour des propos qui ne mangent pas de pain. Œcuménisme ils appellent ça… Stratégie je dirais. En effet, si dans un avenir jamais trop loin, le catholicisme devenait minoritaire de par le monde, il est prudent de couvrir ses arrières. Vieille querelle de type stalino-militaire… 

Depuis plus de deux milles ans qu'il bourre le mou et exerce une pression délicate mais lourde à la fois sur les politiques du monde occidental, le Vatican se mêle de ce qui ne le regarde pas, tout cela au nom de Dieu. Ce sont eux qui le disent, nous, nous ne sommes sûrs de rien. Aujourd'hui, le Vatican veut le respect des religions, d'où qu'elles soient et où qu'elles s'exercent. Bien sûr, la laïcité n'est pas sœur de l'église alors qu’elle est sœur de liberté et il n'est à ses yeux de bonne éducation que la sienne. C'est oublier un peu vite qu'en France on a subi deux siècles de guerres religieuses avant de réussir à s'en débarrasser.

Aujourd'hui, c'est du droit d'expression que se mêle le Pape. Restriction donc sur l'humour. C'est ce qu'il appelle du respect, lui. Constitutionnellement, en France on en est à l'interdiction des insultes et de la volonté de nuire. Lui, il en est encore au respect de l'individu croyant comme être divin et à sa représentation. C'est oublier, volontairement, que le débat a la France comme source et qu'en France, le droit de s'exprimer est encore totalement libre tant qu'il ne porte pas préjudice. L'humour fait partie de ces moyens.

On serait tenté, justement, de dire qu'on laisse aux autres, s'ils sont éventuellement intéressés, le droit de suivre l'exemple de la France, à se débarrasser de l'icônisme totalitaire et à intégrer dans leur constitution le droit sacré d'utiliser sa liberté personnelle comme on l'entend. Après tout, les gens font ce qu'ils veulent ou peuvent chez eux et la réciproque s'applique. Interdire des journaux français dans certains pays relève de leur droit le plus strict, à charge pour eux de gérer la différence et l'exemple que nous ne manquerons pas de créer. Au même titre que les écrits, les usages ne sont libres que lorsqu'on les libère et que l'on s'en sert.

De profundis.

Patrice C.

 

 

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