Les déprogrammations scolaires, par Patrice
Responsables mais pas coupables.
Les
politiques, encore eux, tiennent le haut de l'affiche d'une actualité sous
pression de la liberté, de la laïcité. Responsables de tout, c'est aussi
commode que de n'être capable de rien. Alors, il faut voir, reconnaître et dire
où se trouve une fois de plus leurs responsabilités.
Postulants
incorrigibles à l'exercice de leur ego en public, ils occupent depuis toujours
l'espace public et se veulent détenteurs d'un pouvoir à l’origine divin. Ils
représentent, depuis la nuit des temps, le pouvoir divin incarné, transmuté. Ce
qui permettait tous les excès permet aujourd'hui de tout juste exercer une
présence cosmétique. De divin, leur pouvoir s'est transformé en exercice
technocratique. A ce titre, tout ce qui fait la vie des peuples découle de
leurs décisions, de leurs idées, de leurs trouvailles. Ils se veulent les
inventeurs et les continuateurs d'un exercice alors qu'ils ne sont que les
esclaves d'une pierre qui roule et qui par là même leur assure la durée. C'est
qu'elle redescend la roche de Sisyphe, cette saleté de caillou n'en finit pas
de leur faire recommencer toujours le même bazar !
Ainsi,
on s'étonne en France aujourd'hui, et on interpelle le monde, sur le simple
fait qu'on n'a pas fait ce qu'il fallait, au moins a minima, concernant l'éducation de nos gosses, entre autres. On a
manqué à l'exercice minimum qui consiste à s'assurer que les mômes n'allaient
pas finir par nous pourrir l'existence. On n'a plus le temps, plus les moyens,
plus la volonté de s'arrêter sur les fondamentaux que sont l'éducation et la
connaissance, fleurs de liberté. Alors que des nations continuaient à faire
chanter l'hymne national, la main sur le cœur, dans les écoles, à inculquer la
Constitution nationale comme préalable à toute vie ensemble, en France on a
décidé de s'en passer, de faire autrement, du haut de notre prétention
légendaire. C'est vingt, trente, quarante ans plus tard qu'on a le retour de
bâton.
Aujourd'hui,
les gosses ne savent quasiment pas qui ils sont, à qui ils doivent d'aller à
l'école et de dire "Merci, m'sieur
!" Le manque d’éducation civique
fait des sauvages. Le vivre ensemble leur est aussi étranger et indifférent
que le fait de se croiser dans un couloir surchargé du métro. La République,
ils en ont vaguement entendu parler dans les cours d'Histoire (qui les leur brise menues tellement ils sont
peu attractifs). Alors, la laïcité… tu parles, Charles !
Avec
un mouvement démographique mondial qui n'en est encore qu'à ses préambules, ou
presque, si les gosses ne posent pas la question que vivre ensemble c'est
accueillir et partager, t'as le bonjour d'Alfred !
S'ils
croient que cela se fait naturellement, sans histoire et qu'on ne leur apprend
pas que ce n'est pas si simple mais que cela peut être riche de savoir et de
comprendre, si cette explication est à leur seule disposition dans la rue, dans
des familles qui vivent parfois repliées sur elles-mêmes et souvent dans la
misère, ne t'étonnes pas que ça pète… L'Education nationale, en charge de
former des citoyens informés et responsables, n'a pas jugé bon d'avoir des
programmes constructifs. Pas la faute des profs, ceux-ci font ce qu'on leur dit
de faire et le font souvent dans de mauvaises conditions, à commencer par les
conditions créées justement par cet abandon du civisme.
Alors,
les responsables ? Qui fait, établit les programmes ? Il y a un ministère pour
ça… Qu'est-ce qu'ils ont fait les divers (et très variés) ministres en
charge ? Ils ont poussé la pierre, évidemment ! Résultat, on ne se
comprend plus, on ne cherche même plus à le faire et on se déchire à la
première occasion. La France n'est plus un pays multiple et uni, elle est un
amalgame informe qui prend l'eau, et pas de la bonne…
Y
a-t-il un pilote dans cet avion-là ?
Patrice
C.
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