I love Hollande


François Hollande, un enthousiasme sans fin.

Les étrennes du président de la République ont sonné le tocsin d’une rumeur sans fin : la campagne électorale est permanente.

Tenir, assumer les rênes exécutives du pouvoir politique est le seul consensus qui traîne dans les cabinets et les rédactions intéressées par un tel feuilleton. Le quinquennat initié par le duo Chirac-Jospin masque une impossibilité de diriger réellement un pays dans la voie du dirigisme européen ; il faut donc faire croire que la politique est une foire de batelier, en orchestrant des votes le plus souvent possible.

Il n’y a plus guère de légèreté à gouverner. Tout est permis, tout est possible. Pour qui sait s’astreindre à une vie de tourments avec sa conscience saura briguer des mandats. Le plus possible. En gagnant à chaque fois une échelle d’espérance.

Le grand avantage du quinquennat est qu’il permet de faire vendre du papier et des images sur les intentions des uns, les petites phrases des autres. La bataille électorale permanente occupe des journalistes, des communicants, des collaborateurs et cabinets d’experts. Tout est scruté, y compris de savoir « avec qui de Hollande, Sarkozy, Juppé, Copé, Le Pen, Mélenchon (…) aimeriez-vous réveillonner ? ». Les sondages les plus crétins se mélangent avec les questions posées au personnel politique les plus imbéciles.

Un autre précieux don ravivé par le quinquennat est la célébration de l’esprit d’aventure, ou plutôt le régal des gourmands. La boussole ne sert plus à rien, seul le plan de carrière est aussi subtilement acéré qu’une toupie de Moebius. Qui dit raccourcissement d’un mandat dit possibilité plus importante d’alternance, avec son turn-over de personnels politiques directs et indirects. La machine permet le surnombre. En effet, nul engagement ne peut plus être insolvable.

Notre président normal endosse à la perfection le costume du quinquina pour quinquennat en créant de l’optimisme partout où il s’imagine redresser la barre. Jamais il ne procrastine puisqu’une batterie de sorciers de la com’ l’invitent à se défouler dans diverses directions : une sortie anodine et non annoncée, une pique savante, un Labrador, une boutade, une paire de lunettes nouvelle, une émission impromptue, un casque, une fiancée aimable… L’homme a du métier. Normal, il ne sait faire que cela. Pour lui, la boutique politique est sa raison d’être.

Détesté par beaucoup, incompris de tous, François Hollande a annoncé qu’il avait pour horizon 2017. Fort bien ! Mais pour quoi faire ? On s’abstiendra de lui poser sérieusement la question si l’on veut durer dans le métier d’interviewer politique.

LSR

 

 

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