Rien ne change, par Patrice


Leurres à gogo.

Ras le bol de toutes ces discussions qui sont autant de coups d'épée dans l'eau. C'est devenue une spécialité bien française que de couper les cheveux en quatre, surtout depuis l'avènement des forums internet, que de participer d'abord pour prouver que l'on est instruit (et pas forcément intelligent), qu'on ramène sa science sur la place publique de façon anonyme. On tourne en rond, y compris avec des sujets qui n'intéressent que leur auteur. On intellectualise façon Carrefour.

Les événements de la semaine dernière n'auront eu d'autres avantages que de débusquer des faiseurs d'embrouilles. Les seuls gagnants auront été les auteurs. Eux ont rempli leur "contrat". Ils ont gagné. Les Français n'y gagnent rien, y compris l'occasion de s'autocritiquer, de s'analyser et de se resituer sur une échelle sociétale mondiale réelle. Réfugiés qu'ils sont derrière le paravent bien pratique du siècle des Lumières, dont ils ne savent ou veulent oublier qu'il n'a pas été aussi profitable que cela, qu'il a entériné la croyance en la supériorité intellectuelle du pays et qu'il a révélé et par là même ouvert la porte à des philosophies qui ont débouchées sur des exégèses du nazisme. Etre et faire français devait être le nec plus ultra de la fine fleur intellectuelle mondiale alors que tout n'était pas bon à prendre. Ce n'était d'abord et surtout que la continuité et la confirmation de la culture de l'Occident chrétien, identique dans sa différence à celui que le monde musulman nous oppose aujourd'hui.

Aujourd'hui, alors que nous sommes et que nous entretenons, à notre avantage disent les banquiers et les exégètes de l'économie mondialisée, la fracture culturelle qui nous oppose au reste du monde, on ne veut même pas s'apercevoir du décalage qui perdure entre les nantis et les autres, ceux dont on se sert pour nos basses œuvres. Qu'en aurait-il été si, le dimanche, à la sortie de la "grand messe" de 10 heures, nous étions ressortis des églises regonflés à bloc par des prêches enflammés, comme le sont aujourd'hui les musulmans à la sortie de la "grande prière" du vendredi après laquelle on met en pratique ce que l'on vient de leur inculquer ? C'est justement par l'abandon du religieux que nous avons réussi à faire la différence et à nous démarquer de l'obscurantisme, contrairement aux peuples qui n'ont pas eu la chance de bénéficier d'un minimum de culture et que l'on s'est bien empressé de surtout ne pas leur accorder et encore aujourd'hui.

La vie mondialisée, c'est jouer un jeu à un gagnant. Les règles sont faussées dès le départ et on connaît le vainqueur d'avance puisque c'est lui qui érige les règles, à son image. Le colonialisme, l'esclavagisme ont pris d'autres visages. On s'étonne, mais c'est très hypocrite, au vu de ce qui se dessine de par le monde. Poser la question serait y répondre : la faute à qui ? Hier la culture en moins, aujourd'hui, le mépris consécutif à la différence que nous avons créée et entretenue à nos avantages exclusifs. Les Mayas et autres cultures précolombiennes n'ont pas pu se relever de notre conquête suite à la radicalité que nous avons opérée. L'Orient et l'Afrique, eux, peuvent et pourront se relever de notre passage et de notre présence et cela se fera sur la base qu’ils ont acquis par eux-mêmes et malgré le décalage du potentiel acquis.

Le résultat pointe le bout de son nez. Il nous reste les antidépresseurs et les neuroleptiques pour ne pas s'en faire et ne pas voir ce dont on se régale par ailleurs à la télévision en cent fois pire, mais il s'agit de cinéma. C'est lorsque ça descend dans notre quotidien que cela devient insupportable. Se prendre la réalité possible d'un avenir non maîtrisé, ça fait mal.

Nous avons aussi le guignol politique. Celui qui consiste à se "battre" entre soi pour des peccadilles, pour d'hypothétiques « combats » qui ne font qu'amuser la galerie, qui veulent surtout dompter le péquin moyen et que l'on érige en priorités absolues. Pendant ce temps-là, la roue continue de tourner mais au fond, on ne fait que colmater, reboucher les trous au fur et à mesure qu'ils se créent. On "cosmétise" la réalité des choses et demain sera un autre jour.

Il est de plus en plus à craindre que demain ne soit que la répétition d'aujourd'hui et de plus en plus fréquemment.

Patrice C.

 

 

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