Les débours de l'inexistence mondaine, par Patrice
Juste une question.
Une seule, mais qui couvre tous les secteurs et qui
devance toutes les interrogations si superfétatoires : qu'est-ce qu'on a encore
à faire ?
C'est relativement simple et concret à la fois. Ouvrez
donc un programme de télé. Que constatez-vous ? Une nullité sans fond, un
désert de désolation qui se répand sur 80% de la grille. On passe des "programmes" de gugusses ébahis et
hilares mais rassembleurs (!) à des pseudo-centres d'intérêt créatif renversant
de pauvreté. Connectez-vous à Twitter, à Face (fèces) book, que recevez-vous ? Des insignifiances, car on a passé
le stade des intérêts de fond depuis longtemps, d'ailleurs, c'est clair : ce
n'est pas fait pour "ça". Dans le royaume établi de la médiocrité, il
fallait un ou deux liens : les voici ! On peut vous en proposer d'autres. La
transmission empêche l'odeur, ce n'est qu'à moitié dommage cela permettrait de
se rendre compte complètement de l'ampleur du désastre. Celui-ci se fait déjà
remarquer par les comportements qui l'ont hébergés depuis une vingtaine
d'années. Rendez-vous sur le Net, la fameuse Toile si prometteuse… En dehors de
quelques endroits, qui deviennent de plus en plus rares, car eux aussi
rattrapés par une ambivalence qui se répartie entre la pauvreté érigée en science
de la communication et qui croit exister par un différentialisme cultivé et
entretenu, et la misère crasse de l'exposition sans complexe, car sous couvert
d'anonymat, de sa composante personnelle toujours à la recherche de son
complément de même origine. Internet ou le fourre-tout de la médiocrité
institutionnalisée et revendiquée, l'égout du bas goût et du m'as-tu-vu de
grande surface.
Bref, on s'étonne encore que consécutivement à
l'amalgame qui est fait entre être et savoir, ce soit le premier qui domine et
le second qui tente de continuer à exister.
Que peuvent bien devenir les seuls et vrais centres
d'intérêt et surtout, que devient la réactivité objective, si possible
intelligente et nécessaire pour aborder et affronter le monde en toute
modestie ? Que pèsent encore l'intérêt pour les vrais sujets de société et
leur étude ou du moins observation dont a besoin une civilisation pour
continuer d'avancer ?
Le lit de la médiocrité n'a jamais été aussi bien fait
! Et vous vous étonnez qu'un ensemble normalement cohérent de choses, qu'est la
société, prenne l'eau, se délite ? C'est donc, pour ceux qui se posent
encore ce type de question, signe de bonne santé. Malheureusement, le ver est
dans le fruit et celui-ci devient rance, blette tant il est courtisé par un non
avenir pavé de la seule bonne intention de la facilité, ce qui convient
assurément aux politiques qui préfèrent gérer, diriger une troupe de cons
aphones plutôt que de susciter l'éveil d'un peuple en demande de mieux comme
l’exige le seul progrès qui vaille et non la modernité. Il devient extravagant
de demander mieux. Seul l'espérer est encore possible aux résignés optimistes.
Longue vie à tous…
Patrice C.
Commentaires
Enregistrer un commentaire