Une communion étatique ? par Patrice


Les anti Charlie.

Alors qu'il faut faire prévaloir l'unité, la mixité des genres, la pluralité des opinions, le non sectarisme, la non ségrégation, l'ouverture, la pluralité, l'indifférenciation, l'organisation de la marche de Paris organise son barnum selon des critères politiques, sectaires, communautaristes.

C'est ainsi qu'on peut voir des "carrés" pour ceux-ci et des "carrés" pour ceux-là. "Carré" des VIP, "carré" des artistes, "carrés" des syndicats, "carrés" des politiques et surtout, chacun le sien !

D'une occasion plurielle, ils ont fait, ils ont reproduit le clanisme. D'une volonté d'être un, ils ont fait une réunion des familles qui sont venues avec leurs placards et leurs cadavres et les politiques (surtout de l'UMP) n'ont pas manqué de faire valoir leur appartenance partisane en exhibant leurs écharpes. Façon de rappeler qui ils sont d’abord.

On savait l'illusion de cette démonstration d'abord destinée à prouver que l'Etat est à la hauteur, qu'il est à l'œuvre. Une manifestation qui n'avait pas besoin d'eux. Mais ça, ils ne le supportent pas. Que cela aurait été beau, selon l'esprit de Charlie, de voir défiler des citoyens sans peur, des familles éplorées, des policiers méritants… Que cela aurait été digne d'embrasser un peuple uni en un seul regard. Ce qu'on tente officiellement de nous faire croire en payant de sa petite personne, en allant au contact car ce serait ça la liberté et d’abord celle des politiques.

Il a fallu, pour les besoins du décorum, que l'organisation soit officielle, étatique. Il faut bien cela si l'on veut faire passer la pilule qui attend les Français, les Charlie. Déjà on parle de projets de lois, d'organisation de la surveillance, de prisons spécifiques, en un mot de répression préventive et tous azimuts. Comme pour les USA après le 11 septembre, la France risque fort d'avoir à apprendre à vivre sous une botte plus présente et plus lourde.

Bien sûr que l'Etat fera valoir son droit légitime à la violence institutionnalisée selon les critères qu'il déterminera au prétexte légitime de la sécurité. Adieu déjà la belle entente nationale… Pour un coupable, mille responsables en puissance. Ce serait illusoire et totalement utopique de croire que l'on pourra, à l'aune de cette journée, que désormais tout va aller bien, sur des rails, que les terroristes vont abdiquer devant l'affluence alors qu'ils ont clairement déclarés être en guerre contre le monde. La peur, exorcisée provisoirement, se rappellera certainement à notre mémoire. La terreur n'a pas de patrie. Elle n'a pas de conscience non plus, pas de bon sens. Comme la peste, elle n'est qu'en sommeil provisoire mais toujours prête à repartir. Ses cendres restent vives. Quand on a connu la terreur, on ne l'oublie pas. Ces trois jours de la semaine dernière nous ont tétanisés, phagocytés. Ils nous obsèderont, nous habiterons et peut-être nous amèneront-ils vers une autre vie ? Plus recluse, plus en repli, plus en surveillance permanente.

Les anti Charlie ne sont pas drôles.

Patrice C.

 

 

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