France à vendre, par Patrice
La France est de plus en plus à
vendre.
Après l'aéroport de Toulouse, c'est le club Med qui va
rejoindre le panier à commissions de la Chine. On ne compte plus les vignobles
et autres entreprises qui ne sont à l'évidence rentables que pour les millionnaires
chinois.
Les millionnaires sont 1,11 million en Chine et leur
nombre a progressé de 31% en un an. Le pays se situe en 3ème
position à l'échelle de la planète pour cette performance, alors que les
Français ne sont que 9ème avec 210.000 millionnaires (La Tribune).
Bien sûr, la Chine, c'est 1,4 milliard d'habitants. Le
nombre de millionnaires rapporté à ce chiffre ne représente que cinq fois plus
qu'en France. Avec un différentiel d'habitants de 21 fois, nous n'avons pas à
pâlir. Pourtant, comme le disait Jean Yanne, les Chinois sont à Paris, et le
contraire n'est pas proportionnel.
Désormais, en France, entendre parler de vente de
florilèges nationaux n'est plus une exception. Ça n'étonne même plus ! A vrai
dire, à chaque fois on le joue à pile ou face : Qatar ou Chine ? Il est
vrai que les Champs-Elysées, l'avenue de la Grande Armée, toutes deux à Paris,
appartiennent depuis presque toujours aux producteurs de pétrole du Golfe
persique. Aujourd'hui, il ne reste plus
guère que les nouveautés ou les invendus qui sont encore à vendre. Tout le
reste, hôtels de luxe ou historiques, tout cela n'est plus sur le marché des
acquisitions possibles. Vendus depuis belle lurette ! On peut tout juste encore
se regarder dans les vitrines des magasins, sans toutefois pouvoir y entrer à
quelques très rares exceptions près, car on y vend surtout aux étrangers riches.
Heureusement que Bernard Arnault a annexé une partie de la pelouse de Bagatelle
(Bois de Boulogne), sinon elle ne
nous appartiendrait plus non plus.
Bien sûr, le club Med, ce n'est que la vitrine de ce
que l'on savait faire en France à une époque bénie des vacances heureuses. On
ne peut pas dire que ce soit les joyaux de la couronne… Le savoir-faire
légendaire du vacancier devrait combler d'aise les Chinois avides de joyeusetés
populaires.
Avant, certainement, de poursuivre la braderie, il va
falloir nous présenter les comptes de nos besoins en trésorerie et les mettre
sur la table. Les choses seraient plus claires si on nous annonçait la couleur
et l'ampleur de nos besoins financiers. Au prix, par nous pratiqué et défiant
toute concurrence, d'un aéroport régional et d'un club de vacances, on peut
constater que l'on est bien compétitif sur le marché des affaires. On peut donc
se demander s'il y aura suffisamment de "camelote à fourguer", avant d'en arriver aux petites culottes
pour faire face aux besoins et attentes. Puisqu'à l'évidence, on a commencé par
les brillants du patrimoine, il ne serait pas étonnant qu'ayant commencé si
haut les ventes, on finisse si bas…
On a toujours été attractifs, et pas qu'en terme de
joyeusetés grivoises, puisque les Puces continuent d’attirer les amateurs de
nos petites parties du patrimoine du monde entier. Comme quoi, les petits bouts
s'en vont déjà depuis longtemps.
Arrivera-t-on à faire la soudure sans être obligé
d’envisager la manche ou la prostitution ?
Patrice C.
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