Les politiques récupèrent les sentiments des hommes, par Patrice
La politique fait son marché
parmi les larmes.
La récup’ va
bon train. Elle n'est jamais la dernière... Les brocanteurs de sentiments sont
à l'affut de l'affaire qui les fera reluire et les verra, espèrent-ils, leaders d'un mouvement de sentiments à
défaut d'être efficaces sur leurs thèses originelles, et leur donnera une
occasion supplémentaire d'exister. La preuve même qu'ils sont capables de
vendre de la lessive, quelle qu'elle soit, pourvu qu'ils puissent coller leur
logo dessus et peut-être faire du chiffre.
La récupération
au titre de la démocratie républicaine est la même que celle qui récupère des
individus en perdition pour mieux les manipuler. La religion, quelle qu'elle
soit, qui fait croire et espérer des choses à des gens et leur évite le difficile
exercice de l'introspection et de l'analyse de soi.
Le principe qui minore la valeur de l'individu au
profit d'un groupe constitué dont on ne sait pas toujours jusqu'où il peut
aller, qu'il soit d'origine politique ou confessionnel est révélé depuis longtemps.
La preuve est faite historiquement que
tant la religion que la politique ont malmené des gens pour faire aboutir leurs
doctrines et idéologies. Leur manipulation commence par le lissage et
l'amalgame des intelligences et des personnalités. Le droit à la différence
n'est plus de mise car ce droit ne focalise plus, ne fédère plus. Il faut
aujourd'hui appartenir ou disparaître. Le groupe humain n'a le droit d'exister
que dirigé, pris en main, tutélarisé. Alors que la différence n'existe pas
fondamentalement et de façon extrême sur le plan personnel et que les individus
sont conçus pour vivre ensemble sans pour autant avoir le besoin d'être
fédérés. Le vivre ensemble est naturel et spontané.
Les compartimentages, classements et mises en fiche
n'ont pour finalité que de se compter, de se rassurer alors que tout cela peut
se faire de façon désintéressée sans pour cela constituer des groupes
solidaires. C'est comme cela qu'on créé des groupes de frictions, des
différences dans les croyances et les idées et qu'on en arrive à la guerre de tous contre tous. Ces
groupes finissent par être à vendre au plus offrant, au plus malin. C'est comme
cela qu'on abolit le droit à la différence personnelle et qu'on élève les uns
contre les autres. Même partiellement c'est déjà rejeter, désigner, indexer
l'autre. Les fondamentaux qui régissent la vie des hommes ne doivent pas être
aliénés à des croyances qui deviennent obligations car celles-ci deviennent
vite haine puis guerre. On peut vivre comme des chiens sans se mordre.
Les politiques
veulent à tout prix récupérer le mouvement généré par l'attentat de Charlie.
On ne les pas attendu ! On n'a pas besoin d'eux pour réagir, avoir des
idées, des sentiments. On n'a pas besoin d'autre drapeau pour défiler que celui
d'être un homme.
Les sentiments
s'affichent sans oripeaux. Encore une fois, ils se déchirent
pour savoir qui est digne et qui ne l'est pas et distribuer des brevets de
bienséance. Des pitres à qui il aura fallu cinq jours pour prouver qu'ils
existent… en groupe, évidemment ! Demain,
ils capitaliseront sur les faits dramatiques du 7 janvier, ils manipuleront une
fois encore. A quelles fins ?
Patrice C.
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