Les bâtards de Voltaire, par Patrice


Aux minables, la France reconnaissante ?

Je ne suis pas représentant, tu n'es pas représentant, il n'est pas représentant, nous ne sommes pas représentants, vous n'êtes pas représentants, ils ne sont pas représentants.

Mais alors, qui dirige la boutique ?

Jusqu'à la deuxième personne du pluriel, tout va presque bien. Ça se gâte vraiment à la troisième personne du pluriel. Ceux qui doivent, mais ce n'est que relatif et théorique, diriger, se planquent derrière leur petit doigt. Minables ils sont.

C'est lorsque le peuple pleure les siens qu'ils se manifestent, qu'on les voit apparaître. Ils ne viennent pas nous consoler. Ils viennent d'abord se faire voir et nous dire qu'ils veillent, qu'ils sont de quart, de garde, et surtout qu'ils représentent la République qu'on assassine à petits feux, la démocratie fleur du monde. Ils savent qu'ils sont en décalage, à contretemps. Une mesure de retard, c'est pas rien !

Des siècles que bénis ou pas, ils déclarent veiller sur nous, qu'ils ont le pouvoir, qu'ils se sentent habités par leur devoir, leurs responsabilités. Ils ont le culot de venir nous dire, alors qu'on a les pieds dans la merde, qu'ils savent ! Qu'ils compatissent. "Maman, les petits bateaux qui vont sur l'eau… ". Ils nous la font mièvre, sournois, escrocs. Ils nous croient en barboteuse ! Ce sont vraiment les bâtards de Voltaire*.

Les vilains, les derniers pour eux, ça ne pouvait être qu'en 45 ! Comme d'autres ont cru que c'était en 18, derrière nous… Ouf ! On peut dormir tranquilles ! Eh bien non ! Et on se le prend dans la gueule ! Depuis qu'ils jouent à "pas vus pas pris", ils pensaient que ça pouvait durer… Les petits bateaux, ils viennent de Syrie ! Par le sable ! "On n'y avait pas pensé !" Cinquante ans qu'on fabrique de potentielles bombes dans nos banlieues à l'abandon, le mépris en plus, SVP ! Cinq siècles qu'on étouffe la rancune plutôt que de partager et de faire son mea culpa. Et ça pète ! Eh bin oui, Ducon ! C'est pas du Jules Verne, mon pote ! Maintenant, ils veulent recoller les morceaux… Tiens, même les Américains leur disent qu'ils savaient et leur avaient dit ! Mais l'urgence, le besoin premier, essentiel à la bonne image qu'on donne de soi, n'est pas là. L'urgence, pour eux, c'est moi, moi, moi ! Quand ça va mal : une tape sur l'épaule et roule ma poule ! Au suivant ! Les bandits, les escrocs… MDR ! Ils vont en distribuer combien de tapes sur l'épaule dimanche entre République et Bastille ? Ils font dans l'image, dans le démonstratif. Tardif mais raccroc, comme à la ducasse ! Et on affrète des charters de toutes les mairies. Vieille technique syndico-politicarde : bourrer les effectifs, faire masse. Ils vont même s'étriper en douce pour savoir dans quel ordre ils vont apparaître aux ouailles…

Pendant ce temps-là, ce sont des funérailles que les familles de Charlie préparent…

Patrice C.

 

* Les bâtards de Voltaire, John Saul, Ed. Payot-Rivages, Paris, 2000, 786 p..

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